
Histoire de la psyché en Suisse: un divan public au Musée national

Pour les 150 ans de la naissance du psychanalyste suisse Carl Gustav Jung, le Musée national de Zurich propose une exposition sur l'histoire et la découverte de la psyché en Suisse. Elle porte aussi un regard actuel sur la santé mentale aujourd'hui.
(Keystone-ATS) La Suisse a toujours été la patrie d’explorateurs de l’âme comme Jean-Jacques Rousseau, Friedrich Nietzsche ou Carl Gustav Jung, écrit le Musée national mercredi. Du test pionnier de Rorschach à la psychologie analytique de C. G. Jung en passant par l’analyse existentielle de Ludwig Binswanger, le développement de la psychiatrie, de la psychologie et de la psychanalyse est étroitement lié à la Suisse et ses effets se font encore sentir aujourd’hui.
Visible dès vendredi jusqu’au 15 février, l’exposition «Paysage de l’âme. C.G. Jung et la découverte de la psyché en Suisse» comprend trois grands espaces thématiques. Le premier est consacré à l’auto-analyse de Jean-Jacques Rousseau, aux débuts de l’histoire de la psychiatrie et la rupture entre Sigmund Freud et C. G. Jung.
Le deuxième se penche sur le légendaire Livre rouge, rédigé par Jung pendant une période de profonde introspection. Il y défend l’idée d’un «inconscient collectif» dans lequel sont à l’œuvre d’anciens archétypes, tels qu’on les connaît dans les mythes et les contes. L’exposition ne fait pas l’impasse sur une période controversée de Jung: sa fascination initiale pour le national-socialisme et les propos antisémites qu’il a tenus entre 1933 et 1939.
La troisième partie de l’exposition appréhende la Suisse comme un espace psycho-géographique et ouvre une perspective sur le présent. Des entretiens avec des spécialistes en psychologie et en psychiatrie y mettent en lumière l’impact des évolutions de la société sur notre santé mentale. Des jeunes y partagent leur point de vue sur des thèmes tels que le stress, les réseaux sociaux ou l’identité, et montrent comment ils y font face.
Un panorama mêlant art, littérature et histoire de la psychiatrie attend le public. Des oeuvres visionnaires de Johann Heinrich Füssli, Emma Kunz, Rudolf Steiner, Meret Oppenheim ou Thomas Hirschhorn y côtoient des travaux jetant un regard critique sur leur époque.
Des objets historiques tels qu’une camisole de force, des manuscrits et d’anciennes planches de tests psychologiques complètent ce parcours à travers les côtés sombres et lumineux de l’exploration de l’âme.