
Non à l’extension du travail dominical

L’alliance «Non à l’extension du travail du dimanche» a déposé mardi son référendum contre l'assouplissement de la loi, avec plus de 80'000 signatures.
Le peuple suisse se prononcera au plus tôt le 25 septembre sur l’ouverture dominicale des magasins dans les grandes gares et aéroports.
L’Union syndicale suisse (USS) se réjouit de ce nombre important de signatures, qui dépasse largement les 50’000 signatures requises par la loi. Elle estime que cela «montre bien que le peuple ne souhaite pas qu’il y ait encore plus de travail dominical».
Emmenés par l’alliance «Non à l’extension du travail du dimanche», les syndicats, la gauche et les milieux chrétiens demandent que la modification de la Loi fédérale sur le travail dans l’industrie, l’artisanat et le commerce soit soumise au peuple.
La révision, adoptée en octobre par le Parlement, prévoit que les commerces sis dans les aéroports et les gares attestant d’un chiffre d’affaires d’au moins 20 millions de francs par an puissent ouvrir le dimanche. Vingt-cinq centres ferroviaires seraient concernés.
L’USS et Travail.Suisse y voient un démantèlement par la bande des droits des travailleurs. «Par ce référendum, nous voulons protester contre le fait que toujours plus de personnes doivent travailler le dimanche et cela dans des conditions toujours plus précaires», a déclaré le président de l’USS Paul Rechsteiner lors du dépôt des paraphes à la Chancellerie fédérale à Berne.
Un acquis séculaire
Le congé dominical est un acquis séculaire, a-t-il souligné. Travailler le dimanche implique que les employés reçoivent des compensations, qui ne seront conservées que si l’interdiction de principe est, elle aussi, maintenue.
Et le député socialiste saint-gallois de rappeler que le peuple avait déjà dit «non» à l’extension du travail dominical il y a à peine dix ans.
La loi actuelle permet déjà de répondre aux besoins éventuels d’achats dominicaux dans l’alimentation ou la pharmacie. Avec la révision, la libéralisation s’étendrait aux commerces de détail et aux services en instaurant des contraintes supplémentaires sans contrepartie pour les employés, a pour sa part critiqué Marie-France Perroud, du syndicat unia.
Le référendum est soutenu par le Parti chrétien-social, le PS, les Verts et le Parti évangélique ainsi que par les milieux chrétiens. L’alliance «Non à l’extension du travail du dimanche» a récolté des signatures dans toute la Suisse, les cantons latins s’étant toutefois montrés particulièrement sensibles.
Le doigt dans l’engrenage
Les opposants se déclarent confiants quant au résultat de la prochaine votation populaire. Le nombre important de signatures récoltées montre que le peuple ne souhaite pas qu’il y ait encore plus de travail dominical, selon eux.
Et l’alliance de mettre en garde: des projets allant plus loin sont déjà en cours au Parlement. Une motion du Conseil des Etats (sénat) réclame ainsi une base légale au travail dominical pour éviter une «inégalité de traitement» entre les commerces situés dans des grandes gares ou des aéroports et les autres. Motion que la commission compétente du Conseil national (Chambre basse) a, entre-temps, décidé de soutenir.
L’USS estime donc qu’un non lors du référendum éviterait «le risque d’une avalanche de travail du dimanche».
Préserver le «jour du seigneur»
Réunis au sein du Comité Oecuménique pour le dimanche, les milieux chrétiens soutiennent le référendum: «En dépit de toutes les prévisions alarmistes, la majorité de la population apprécie le dimanche à sa juste valeur.»
Ils estiment notamment qu’aujourd’hui encore, le dimanche reste associé au repos, à la famille ou simplement à soi.
swissinfo et les agences
Les syndicats demandent que la modification de la Loi fédérale sur le travail dans l’industrie, l’artisanat et le commerce soit soumise au peuple.
L’assouplissement de la loi prévoit d’autoriser le travail dominical dans les commerces sis dans les aéroports et les grandes gares.
Le référendum est soutenu par le Parti chrétien-social, le PS, les Verts et le Parti évangélique ainsi que par les milieux chrétiens.
Les référendaires veulent ainsi bloquer des projets allant plus loin déjà en cours au Parlement.
– En 2005, les votations fédérales se tiendront le 5 juin, le 25 septembre et le 27 novembre.
– En 1996, le peuple suisse s’était déjà prononcé contre le travail du dimanche.

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