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Un pape peut en cacher un autre

"Le Scorpion", des cavalcades, mais également des bûchers (Marini Desberg/Dargaud) Keystone

«Le Secret du Pape», 2e tome de la série «Le Scorpion» vient de paraître. L'intrigue de Desberg et les dessins de l'Italo-Suisse Marini flamboient.

L’album s’ouvre sur une exécution. A l’époque, on ne rigole pas avec la sorcellerie. Surtout lorsque sur son bûcher, le dernier mot de la condamnée est «si vous pouviez savoir… J’ai aimé pire que le Diable!»

C’est la mère du «Scorpion» qu’on assassine ainsi… Lui est le fruit de cette femme, et de ce «pire que le Diable». Mais qui donc peut être pire que le Diable? Pour le savoir, il vous faudra plonger dans le 2e tome de cette série due au scénariste Desberg et au dessinateur italo-suisse Enrico Marini.

Une collaboration qui avait déjà fait ses preuves avec un western sombre et violent, «L’Etoile du Désert» (dont les deux volumes viennent d’être réédités en un seul ouvrage, également chez Dargaud).

La «patte» Marini

Les récits illustrés par Marini se reconnaissent immédiatement. Beauté et outrance plastique des personnages. Mais aussi choix des couleurs: à chaque série les siennes. Celles du «Scorpion» sont l’orange et le rouge, le bleu foncé et le noir.

«C’est une bande dessinée très colorée. Pas trop triste, pas trop sombre. Un peu dans la veine des romans d’Alexandre Dumas. C’est un rêve d’enfance: on a tous aimé les films hollywoodiens, Errol Flynn et compagnie, ou les nombreux films français de cape et d’épée, le Bossu avec Jean Marais… moi j’adore ça!» dit Marini.

L’Eglise catholique en cause

Mais dans les romans de Dumas, si les mousquetaires avaient bien quelques différents avec les «Gardes du Cardinal», ce n’était pas l’Eglise catholique en elle-même qui était mise en cause. Alors que chez Desberg et Marini, c’est le fondement-même de celle-ci qui est au cœur du sujet, de par l’idée d’un incroyable complot ourdi par neuf familles romaines dans les premiers temps du christianisme.

Mais pour faire passer cette intrigue ambitieuse, Marini et Desberg ne lésinent pas sur de grosses ficelles qui la rendent parfaitement distrayante: cavalcade, duels, crimes, tout cela dans la Rome du 18e siècle.

Et puis, surtout, il y a les personnages en eux-mêmes. Le sombre Scorpion, héros ambigu, au passé trouble. L’abominable Cardinal Trebaldi, prêt à tout pour parvenir à ses fins. Et aussi la belle et pulpeuse Méjaï, une empoisonneuse égyptienne dont, on peut le rêver, le statut de «méchante» pourrait bien évoluer par la suite…

Si vous ne connaissez pas «Le Scorpion», n’hésitez pas à faire un détour du côté du site officiel de la série. Vous ne serez pas déçus.

Bernard Léchot

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