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Ken Loach Palme d’or à Cannes: un choix conventionnel critiqué

Les critiques jugent le film de Ken Loach "pas très novateur" (archives). KEYSTONE/AP/JOEL RYAN sda-ats

(Keystone-ATS) Le jury du Festival de Cannes s’est attiré les critiques en sacrant pour la deuxième fois dimanche un habitué, Ken Loach, au cinéma social très classique. Il a ainsi oublié des films plus audacieux et la favorite Maren Ade, nouvelle venue avec un film réjouissant.

La Palme d’or de « Moi, Daniel Blake » de Ken Loach, attribuée par le jury présidé par l’Australien George Miller, a créé la surprise. Son film, qui raconte le parcours kafkaïen d’un chômeur pour toucher ses allocations, n’a pas été jugé très novateur.

« Le film de Ken Loach est un bon film. Mais si la raison d’être du festival est de distinguer des écritures originales, ce n’est pas la bonne réponse », a déclaré à l’AFP le critique et historien du cinéma Jean-Michel Frodon.

Libération est plus féroce: « Le très manichéen ‘Moi, Daniel Blake’, est un pur film de gauche pour spectateurs de droite » et « participe de cette abdication de toute ambition esthétique ou complexité humaine ».

C’est la deuxième Palme d’or pour Ken Loach, 80 ans en juin, après celle reçue en 2006 pour « Le Vent se lève », et sa septième récompense à Cannes. « On pouvait saluer le travail de Ken Loach sans lui donner une deuxième Palme », résume Jean-Michel Frodon.

Palmarès jugé frileux

Si la sélection des 21 films en compétition a été jugée meilleure que l’an dernier – « un grand cru » selon Le Monde -, son audace ne s’est pas retrouvée dans le palmarès, selon l’avis de la plupart des critiques.

Ils regrettent l’absence de plusieurs films, dont « Toni Erdmann » de l’Allemande Maren Ade, qui a créé l’événement, « Elle » du Néerlandais Paul Verhoeven, thriller transgressif très maîtrisé, « Paterson », film poème de Jim Jarmusch ou « Ma Loute », fantaisie tragi-comique du Français Bruno Dumont.

« A quoi bon proposer des films aussi novateurs que ‘Ma Loute’ ou ‘Toni Erdmann’ et récompenser le film de plus sage ? », s’interroge Philippe Rouyer, critique au magazine de cinéma Positif. « Le palmarès est un mélange de films, dont les plus intéressants et les plus réussis ont été oubliés », regrette également Peter Bradshaw, critique du quotidien anglais « The Guardian ».

« C’est un théorème cannois: ‘les mauvaises sélections font les bons palmarès et inversement’. Cette année n’a pas fait exception », estime Le Monde.

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