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La défense conteste les intentions terroristes des accusés

Keystone-SDA

Dans le procès des "Frères de Genève", l'avocat du second accusé a contesté mardi après-midi les accusations de terrorisme. Les conditions d'une organisation terroriste ne seraient réalisées ni par le groupe genevois ni par son pendant au Kosovo.

(Keystone-ATS) Après la plaidoirie de son confrère, Me Julien Gafner a décrit le parcours de son client car «pour comprendre ce procès, il faut comprendre le chemin vers la radicalisation.» Il a souligné le caractère influençable et le besoin d’appartenance de ce double national suisse et nord-macédonien.

Pour l’avocat, l’acte d’accusation donne une image sombre, mais erronée et incomplète des «Frères de Genève». Il s’agissait d’un «groupe de copains», aux idées certes blâmables, mais dépourvu d’intentions criminelles. «Ils allaient discuter de religion sur la terrasse d’un bistrot ou voir un match de foot.» Il en irait de même des «Frères de Viti», leurs compagnons de route au Kosovo.

Pas de projet violent

Le prévenu avait une compréhension limitée des idéologies religieuses brassées par les «frères», affirme l’homme de loi. En dissimulant quelques armes avec son coaccusé et leurs amis kosovars, ils n’avaient pas d’autres intentions que de se prémunir en vue d’une agression de la Serbie.

Comme son confrère ce matin, l’avocat a estimé que les conditions d’existence d’une organisation terroriste n’étaient pas réunies. Pas d’organisation, pas de hiérarchie, pas de professionnalisme, pas d’action opérationnelle ou de projet violent. «Personne n’a parlé concrètement d’assassinat, d’attentat ou d’un crime quelconque.»

L’accusation repose essentiellement sur les déclarations de «l’émir» qui comparaît au côté de son client, relève Me Gafner. Quels motifs ont poussé le chef des «Frères de Genève» à s’autoincriminer? La question est restée sans réponse. Dans ces conditions, les accusations de participation et de soutien à une organisation terroriste doivent être abandonnées.

Accusation de corruption floue

L’avocat a rejeté aussi le grief de corruption d’agent public et le flou qui l’entoure: selon le Ministère public de la Confédération (MPC), certains fonds collectés à Genève auraient servi à «graisser la patte» d’un procureur appelé à juger des «frères» au Kosovo.

Ecouter des chants de l’Etat islamiste en famille est hautement critiquable mais cela n’en fait pas pour autant des actes de propagande, estime l’avocat. Une condamnation pour représentation de la violence est cependant admissible. Concernant les fraudes aux assurances sociales, il a souligné que l’accusé a commencé à rembourser les lésées.

Pour Me Gafner, l’accusation s’est réduite comme peau de chagrin et il faut tenir compte de sa prise de conscience. Une peine maximale de 24 mois avec sursis, ou 36 mois avec sursis partiel, est demandée.

Pour mémoire, le prévenu a passé plus de 3 ans en prison. Une indemnité est réclamée pour la période dépassant la condamnation et le tort moral.

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