
La majorité étrille les ex-ministres devenus « frondeurs »
(Keystone-ATS) L’abstention d’anciens ministres français lors du vote sur les recettes du budget 2015 a suscité l’indignation du Parti socialiste (PS) et du gouvernement. Tous deux ont jugé leur attitude « déplorable » et ont appelé à jouer collectif.
Trente-neuf « frondeurs » du PS ont une nouvelle fois défié mardi le gouvernement en s’abstenant lors du vote des recettes du projet de budget pour 2015, adopté par 266 voix contre 245. Parmi eux, quatre anciens ministres : Aurélie Filippetti (Culture), Benoît Hamon (Education), Delphine Batho (Ecologie) et Cécile Duflot (Logement).
« Je pense que ceci pose un problème éthique », a estimé le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis sur RTL, concentrant ses critiques sur les deux premiers, qui ont quitté le gouvernement fin août dans le sillage d’Arnaud Montebourg.
« On ne peut pas à la fois quand on est au gouvernement accepter l’arbitrage, le trouver juste et quand on en est sorti (…) en faire une question de distinction absolue avec le gouvernement qu’on a soutenu jusqu’au bout », a dit le Premier secrétaire. « Ce n’est pas loyal par rapport à son camp. »
« Bon ni pour eux, ni pour le PS »
« Ce n’est pas bon ni pour eux, ni pour le Parti socialiste ni même pour ceux qu’on appelle les frondeurs », a-t-il ajouté. « C’est une attitude qui est pour moi déplorable ».
Le porte-parole du gouvernement et ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, n’a pas eu de mots assez durs envers ses anciens collègues. « Il y a des devoirs quand on est dans la majorité, la question budgétaire est essentielle, il y a un manquement au devoir », a-t-il dit sur BFM TV-RMC.
« C’est quoi cet espèce d’individualisme qui fait que chacun a un mot à dire sur tout (…) c’est un minimum d’avoir un peu de ténacité, de cohérence de sens du collectif ».