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La question britannique pèse sur les perspectives économiques

(Keystone-ATS) Si l’Europe se trouve en meilleure forme que prévu, la menace de Brexit pèse sur ses perspectives. Le ministre britannique des finances, George Osborne, est confiant quant à l’accord avec Bruxelles et au vote populaire sur l’avenir de son pays dans l’Union européenne.

« La majorité des Britanniques souhaitent rester membres de l’Europe, mais ne veulent pas être dirigés par elle », a déclaré samedi George Osborne au Forum économique mondial (WEF). « Si nous arrivons à passer l’accord de réformes, la Grande-Bretagne restera membre de l’Union européenne », a-t-il assuré.

Le chancelier de l’Echiquier ne doute pas que ses collègues de Bruxelles seront d’accord de permettre à la Grande-Bretagne de mieux protéger son système social, point épineux des doléances. Londres exige que les migrants du bloc communautaire résident quatre ans au Royaume-Uni avant de pouvoir prétendre aux prestations sociales.

Promis d’ici à la fin 2017, le vote sur le maintien de la Grande-Bretagne au sein de l’UE pourrait se tenir dès 2016. Cela dépendra de l’issue du Conseil européen agendé les 18 et 19 février sur les négociations en cours entre Bruxelles et l’exécutif britannique.

« Si les accords de réformes ne nous conviennent pas, nous ne les signerons pas », a martelé M. Osborne. Tout en assurant que les réformes exigées sont à l’avantage de tous, pas seulement des Britanniques.

Croissance due aux migrants

« L’Europe est en meilleure forme que ce que nous avions prévu l’an passé », a assuré pour sa part Christine Lagarde, directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI). La Française a formellement confirmé la veille sa candidature à un deuxième mandat à la tête de l’institution, avec le soutien précisément du Royaume-Uni.

Certes, le départ de la Grèce de la zone euro (Grexit) n’est plus à l’ordre du jour. Mais le Brexit représente à l’heure actuelle l’une des préoccupations majeures, « avec des répercussions politiques très fortes ».

La crise des réfugiés représente l’autre sujet d’inquiétude, selon Mme Lagarde, mais également un facteur déterminant pour l’économie en Europe. A court et moyen terme, l’intégration des migrants devrait résulter en une croissance économique moyenne de jusqu’à 0,2% dans la zone euro, et de l’ordre de 0,5% pour des pays comme l’Allemagne et la Suède.

Trois risques

L’économie globale quant à elle devrait croître de 3,4% en 2016, selon les estimations du FMI. Pour 2017, ses prévisions s’inscrivent à 3,6%. Mme Lagarde a relevé la tendance « à la hausse », tout en soulignant trois risques.

D’abord, la transition de l’économie chinoise. Ensuite, l’évolution des cours des matières premières, à la baisse depuis 5 ans, mais dont la chute s’est accélérée. Sur ce front toutefois, « la demande semble reprendre au cours des derniers mois », a-t-elle fait remarquer.

Le troisième risque identifié réside dans les « politiques monétaires asynchrones » des grandes économies. Elles engendrent des sorties de capitaux des pays émergents vers les pays industrialisés, comme les Etats-Unis, avec pour conséquence une dépréciation des devises des marchés émergents.

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