La Suisse défend sa position concernant les bilatérales à Davos
(Keystone-ATS) Le plus dur reste à faire dans les négociations entre la Suisse et l’UE: trouver une interprétation de la clause de sauvegarde qui convienne sans mettre en danger la libre circulation des personnes. Didier Burkhalter a défendu la position de la Suisse à Davos.
Berne et Bruxelles doivent encore se mettre d’accord sur un mécanisme avec des critères et mesures clairs, soit « les modalités pratiques », a expliqué le ministre des affaires étrangères à l’ats en marge du Forum économique mondial (WEF) à Davos (GR).
Le Conseil fédéral a annoncé en décembre qu’il était prêt à introduire une clause de sauvegarde unilatérale s’il ne parvient pas à se mettre d’accord avec Bruxelles. Le WEF était donc l’occasion pour Didier Burkhalter d’expliquer cette position à ses homologues français Laurent Fabius, italien Paolo Gentiloni et polonais Witold Waszczykowski.
Cela fera bientôt deux ans que la Suisse essaie de trouver une solution pour pouvoir appliquer l’initiative de l’UDC « contre l’immigration de masse » sans devoir dénoncer l’accord sur la libre circulation des personnes.
Dans le cas contraire, le Conseil fédéral définirait de son côté quel seuil d’immigration il compte fixer pour les ressortissants européens au-delà duquel des nombres maximums et des contingents seront introduits dès l’année suivante. Il préciserait aussi à qui les plafonds s’appliquent et pour quels motifs de séjour.
L’heure tourne
Et le temps presse: Berne et Bruxelles doivent trouver un accord avant la fin février, car le Conseil fédéral compte transmettre son message au Parlement en mars. Des discussions en parallèle avec l’UE ne sont pas exclues pour autant, a rappelé Didier Burkhalter.
Et si les discussions devaient aboutir, il introduirait cet élément dans un message additionnel, a-t-il précisé. Et le libéral-radical d’insister: c’est dans l’intérêt des deux parties de trouver une solution. Raison pour laquelle, il tente de convaincre les représentants des pays voisins qui auront aussi plus de poids pour convaincre les autres Etats-membres de l’Union européenne.
Londres attendu au tournant
En attendant, tous les yeux, et ceux de la Suisse forcément, sont rivés vers la Grande-Bretagne. Son Premier ministre David Cameron a à nouveau justifié le maintien d’un référendum sur la sortie de son pays de l’UE.
Le « Brexit » joue un rôle pour la Suisse, a admis le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann jeudi devant les médias. Il faisait le bilan de ses rencontres, dont toutes ont tourné autour des bilatérales avec les membres de la commission européenne.
David Cameron souhaite ralentir l’immigration en provenance de l’UE, en particulier des pays de l’Est. Or si Bruxelles se montre flexible avec Londres, il sera difficile pour elle de faire autrement avec Berne.