Le canton de Genève présente sa seconde ligne ferroviaire
Le Conseil d'Etat genevois a présenté mercredi les caractéristiques du projet de liaison ferroviaire Jura - Léman - Salève et son tracé plus affiné. Ce "train léger automatisé", estimé à environ cinq milliards de francs, permettrait de relier les zones non desservies par le Léman Express, pour diminuer la densité du trafic routier.
(Keystone-ATS) Cette nouvelle ligne passera du Pays de Gex à Saint-Julien, en traversant le centre de Genève par un tunnel sous-lacustre. «Notre intuition nous disait de passer en souterrain», a confié le conseiller d’Etat Pierre Maudet en charge de la santé et des mobilités aux médias. «Nous avons eu confirmation que c’était possible, souhaitable et réalisable».
Le but de ce tracé «affiné sans être définitif» est de desservir la moitié du canton par une station à moins de 750 mètres, a détaillé Nicolas Walder, nouveau conseiller d’Etat en charge du Département du territoire. Ainsi que de connecter 70% des emplois du canton à cette même distance d’une station, a ajouté Delphine Bachmann. La ministre de l’économie a souligné l’importance de ce projet pour faciliter le report modal, en offrant une alternative à la voiture.
Des gares à 750 mètres
Ce tracé permet de renforcer certaines zones moins desservies du canton. Soit les organisations internationales, le Petit Saconnex, le centre de Meyrin et Carouge, parmi les «seules villes de Suisse de cette ampleur à ne pas être desservies par une gare», a relevé le conseiller d’Etat Pierre Maudet. Un parcours «biscornu», qui essaie de tenir compte de ces 750 mètres, mais aussi de la rapidité de réalisation, en tenant compte des coûts.
C’est pour cette même raison que le Conseil d’Etat s’est penché sur un système ferroviaire aux rames standards, pour «disposer d’un vrai choix», au niveau des technologies proposées. Ce «train léger automatisé», comme préfère le nommer le Conseil d’Etat, est un système automatique à haute fréquence de 3 minutes, qui pourra transporter plus de 160’000 voyageurs par jour. Avec une évolution possible jusqu’à 400’000 passagers quotidiens.
Votation populaire
Ce projet était pourtant absent du rapport Weidmann demandé par la Confédération, sorti en octobre, qui a hiérarchisé les grands projets ferroviaires et routiers du pays. Les agglomérations n’étaient pas un paramètre privilégié du rapport, selon Pierre Maudet. Il ajoute que le projet n’en était pas à ce niveau de maturité lors de l’étude.
Le Conseil d’Etat avait présenté cette première proposition en décembre 2024. L’enjeu est aujourd’hui de «fédérer les prestataires», pour présenter une modélisation courant 2026, a indiqué Pierre Maudet. En poursuivant avec des études complémentaires et un premier chiffrage.
Mais les négociations avec la Confédération commencent «tout de suite», a confirmé Pierre Maudet. Il estime l’enveloppe nécessaire à environ cinq milliards de francs. Le Conseil d’Etat prévoit ensuite de proposer un projet de loi en novembre 2026, pour le soumettre à une votation populaire fin 2027.