Le Grand Conseil bernois ne veut pas interdire les cantines véganes
Le Grand Conseil bernois s'est penché mercredi sur la liberté alimentaire. Après un débat émotionnel, il a refusé par 74 voix contre 73 une motion UDC qui aurait chargé le Conseil-exécutif de garantir qu'aucune institution publique comme les EMS ou les hautes écoles n'impose un menu exclusivement végan.
(Keystone-ATS) Le motionnaire, le député UDC du Jura bernois Maxime Ochsenbein, estime qu’il se dessine dans l’espace public cantonal une «volonté idéologique de bannir purement et simplement la viande des institutions financées par la collectivité». Pour l’élu, cela va à l’encontre de la liberté de choix et met en danger un pan de l’agriculture.
«On demande que la liberté alimentaire soit respectée», a ajouté le député UDC qui souhaite que la viande suisse ne puisse pas être bannie des assiettes des institutions publiques. Dans sa motion, Maxime Ochsenbein a mentionné une décision du Parlement des étudiants de l’Université de Berne en faveur d’une alimentation exclusivement végane dans ses cafeterias.
Pas de nécessité d’agir
Pour les opposants, il n’y a pas de problème avec l’alimentation dans les cantines et donc aucun besoin d’agir. Ils estiment que cette motion aborde un sujet qui n’existe pas et ne voient pas la nécessité d’élaborer un texte sur l’alimentation carnée.
Le Conseil-exécutif avait recommandé le rejet de cette motion, car il ne voyait aucune nécessité d’agir. Il n’a connaissance d’aucune institution publique qui aurait renoncé à servir de la viande. Le gouvernement rappelle que l’Université de Berne a clarifié sa position en affirmant qu’elle n’entendait pas gérer des cantines exclusivement véganes.
Autre argument avancé par le gouvernement, il incombe aux institutions publiques d’élaborer leurs menus en fonction de la demande de leur clientèle, une clientèle qui peut d’ailleurs selon lui toujours aller se restaurer ailleurs.
En revanche, le Grand Conseil a adopté, par 74 voix contre 73, le point 2 de cette motion de Maxime Ochsenbein et signée par des élus bourgeois sous forme de postulat. Il charge le gouvernement de prévoir si nécessaire des adaptations légales afin de prévenir toute discrimination à l’encontre de produits d’origine animale.