
Trump proclame un «jour formidable pour le Moyen-Orient»

Donald Trump a proclamé lundi un "jour formidable pour le Moyen-Orient" lors d'un sommet sur Gaza en Egypte et cosigné une déclaration visant à cimenter le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, après un échange d'otages et de détenus entre Israël et le Hamas.
(Keystone-ATS) Plus tôt, lors d’une visite éclair à Jérusalem, le président américain a annoncé devant la Knesset la fin d’un «long cauchemar» pour Israël et les Palestiniens. «Ce n’est pas seulement la fin d’une guerre, c’est la fin d’une ère de terreur et de mort», a-t-il dit, appelant les Palestiniens à «se détourner pour toujours de la voie du terrorisme».
Au quatrième jour du cessez-le-feu dans la bande de Gaza dévastée par deux ans de guerre, le mouvement islamiste palestinien Hamas a libéré les 20 derniers otages vivants qu’il détenait en échange de 1968 prisonniers palestiniens relâchés par Israël.
Sur la place des Otages à Tel-Aviv, des scènes de liesse ont accueilli la libération des otages enlevés le 7 octobre 2023 lors d’une attaque sans précédent du Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre.
«C’est superbe et bouleversant que cela arrive enfin» a déclaré Shelly Bar Nir, 34 ans. «Nos otages rentrent enfin chez eux.»
«Ma vie, tu es ma vie… tu es un héros», s’exclame Einav Zangauker en serrant dans ses bras son fils Matan, tout sourire, après sa libération, selon une vidéo diffusée par l’armée israélienne.
A Ramallah en Cisjordanie occupée, une explosion de joie a accompagné l’arrivée des cars transportant des prisonniers palestiniens libérés. «C’est une renaissance», a dit Mahdi Ramadan après sa libération. D’autres bus ont gagné la bande de Gaza, accueillis par des milliers de personnes agitant le drapeau palestinien et celui du Hamas.
«PEACE 2025»
A l’origine du plan sur un cessez-le-feu à Gaza, M. Trump a coprésidé le sommet à Charm el-Cheikh avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, en présence de nombreux dirigeants internationaux. Ni le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ni le Hamas n’y étaient présents.
M. Trump a accueilli les dirigeants sur un tapis rouge, souriant et serrant la main de chacun. Derrière une inscription géante «PEACE 2025», il a levé plusieurs fois le pouce devant les caméras.
Avec les dirigeants d’Egypte, du Qatar et de Turquie, il a ensuite signé une déclaration sur Gaza, en tant que garants de l’accord de cessez-le-feu. Ils s’y engagent à «poursuivre une vision de paix» au Moyen-Orient et se félicitent «des progrès accomplis dans la mise en place d’arrangements de paix durables à Gaza».
«Le document va détailler les règles et les dispositions et bien d’autres choses», a déclaré M. Trump en répétant par deux fois «cela va tenir». Il n’a pas fourni de précisions.
«Nous avons réussi ensemble ce que tout le monde pensait impossible. Enfin, nous avons la paix au Moyen-Orient», a dit le président américain avant de quitter l’Egypte.
M. Sissi a lui annoncé que son pays allait accueillir une conférence sur la reconstruction de Gaza, à une date non précisée.
Dans la journée, vingt otages ont été remis en deux phases au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dont les voitures ont pris la direction d’Israël sous l’oeil de combattants armés du Hamas.
La majorité des 251 personnes enlevées durant l’attaque du 7-Octobre avaient été libérées lors de deux précédentes trêves à Gaza.
«Libération totale»
L’attaque du Hamas a entraîné côté israélien la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.
En riposte, Israël a lancé une offensive qui a ravagé la bande de Gaza, provoqué un désastre humanitaire et fait 67’869 morts, en majorité des civils, d’après les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
La première phase du plan américain prévoit outre le cessez-le-feu et un retrait israélien de certains secteurs de Gaza, le retour dans les 72 heures des 47 derniers otages retenus à Gaza, dont 27 sont morts.
Mais l’armée israélienne a annoncé la remise de seulement quatre corps d’otages via le CICR lundi. «Le Hamas est tenu de respecter l’accord et de prendre les mesures nécessaires pour le retour de tous les otages décédés.»
Le Hamas a salué «la libération des prisonniers palestiniens des prisons de l’occupation» comme «un succès national sur le chemin de la libération totale».
Le plan Trump prévoit dans une phase ultérieure notamment le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance du territoire, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007.
Le mouvement islamiste ne s’est pas prononcé sur son désarmement et exige un retrait total israélien de la bande de Gaza. L’armée israélienne contrôle aujourd’hui 53% du territoire.
Un responsable du Hamas a dit prévoir une deuxième phase «difficile» des négociations.