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Le Hamas libère les derniers otages vivants retenus à Gaza

Keystone-SDA

Le Hamas a libéré lundi les derniers otages israéliens encore en vie retenus dans la bande de Gaza. Cette mesure constitue la première étape du plan proposé par Donald Trump pour mettre fin à deux ans d'une guerre dévastatrice dans le territoire palestinien.

(Keystone-ATS) Les 20 otages, libérés au quatrième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, avaient été enlevés le 7 octobre 2023 lors de l’attaque menée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, qui a déclenché l’offensive israélienne sur la bande de Gaza. De premiers otages avaient été libérés, sur un total de 251 enlevés, lors de précédentes trêves.

Lundi matin, un premier groupe de sept otages a été remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), puis un autre de treize. Ils ont ensuite regagné Israël, a annoncé l’Etat hébreu.

Scènes de liesse

Ces libérations ont été accueillies par des scènes de liesse sur la place des Otages à Tel-Aviv, où s’étaient massées des milliers de personnes avant le lever du jour. Certaines avaient le visage grave, d’autres souriaient, beaucoup s’étreignaient alors que résonnait la chanson Habayta («à la maison», en hébreu), en boucle dans les haut-parleurs.

«On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans», a témoigné Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.

«Bon retour à la maison», a pour sa part déclaré le ministère des Affaires étrangères israélien. Pour le président français Emmanuel Macron, «la paix devient possible pour Israël, pour Gaza et la région». L’Union européenne a elle salué cette libération en soulignant le rôle de M. Trump dans cette «étape cruciale vers la paix», et s’est dite prête à contribuer au succès de son plan pour Gaza.

Libération de détenus

Le retour des 48 derniers otages, dont 28 sont morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de près de 2000 détenus: 250 détenus pour des «raisons de sécurité», dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023.

Plusieurs bus ont quitté lundi la prison d’Ofer en Cisjordanie occupée, une des deux prisons d’où devaient être libérés des Palestiniens détenus par Israël dans le cadre du cessez-le-feu négocié avec le Hamas, selon un journaliste de l’AFP.

Les détenus avaient été regroupés dans deux prisons israéliennes, dont celle d’Ofer, en vue de leur libération. Selon des sources proches des négociations, le Hamas continue cependant d’exiger que des chefs palestiniens soient relâchés en échange des otages.

Selon l’armée israélienne, les dépouilles des derniers otages pourraient ne pas être toutes rendues lundi. La porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu’un «organisme international», prévu dans le cadre du plan américain, devrait aider à les localiser.

«La guerre est terminée»

Le président américain Donald Trump est arrivé au même moment en Israël pour une visite éclair. Après avoir rencontré M. Netanyahu, il devait s’exprimer devant le Parlement israélien et rencontrer des proches d’otages. «La guerre est terminée. D’accord? Vous comprenez ça?», a-t-il déclaré en quittant les Etats-Unis.

Lundi après-midi, M. Trump se rendra à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour y coprésider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un sommet sur Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays, dont M. Netanyahu et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

Les pays médiateurs de l’accord de cessez-le-feu à Gaza doivent y signer un document garantissant son application, a indiqué une source diplomatique selon qui ces pays seront «les Etats-Unis, l’Egypte, le Qatar et probablement la Turquie».

Aucun responsable du Hamas ne fera le voyage. L’Iran, soutien de longue date de ce dernier, a été invité mais ne participera pas non plus.

Parallèlement au retrait progressif déjà amorcé de l’armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% de la bande de Gaza, le plan américain prévoit dans une phase ultérieure que le Hamas soit exclu de la gouvernance du territoire, où il a pris le pouvoir en 2007, et que son arsenal soit détruit.

Des camions en attente

Dans la bande de Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par la guerre ont regagné depuis le début du cessez-le-feu le nord du territoire, transformé en champ de ruines.

Des camions chargés d’aide ont commencé à entrer à Gaza par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël. D’autres attendaient à Rafah, le point de passage voisin, sur la frontière entre Gaza et l’Egypte. Certains chargements auraient déjà été pillés, selon plusieurs témoignages d’habitants.

«Nous ne voulons pas vivre dans une jungle, nous exigeons que l’aide soit sécurisée et distribuée avec respect pour les gens,» a déclaré Mohammed Za’rab, un jeune homme devant des cartons au sol le long d’une route.

L’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 a fait 1219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Depuis lors, plus de 67’806 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza dans la campagne de représailles israélienne, selon les chiffres du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l’ONU.

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