Les pilotes belges défient SAirGroup devant la justice
Les pilotes de Sabena ont saisi le Tribunal de commerce de Bruxelles pour tirer au clair les relations de leur compagnie avec SAirGroup. Ils soupçonnent le groupe suisse d'avoir volontairement assombri le tableau financier de Sabena.
L'objectif déclaré des pilotes engagés dans cette action judiciaire, c'est la désignation d'un expert comptable pour éplucher les comptes de Sabena. Ils demandent un retour sur les cinq derniers exercices, pour remonter jusqu'à l'acquisition par SAirGroup de 49,5% du capital de la compagnie belge.
Les pilotes s'interrogent en particulier sur les conditions de l'achat, décidé en 1997, de 34 Airbus. Cette décision, prise à Zurich, était contestée par la direction belge de Sabena qui jugeait suffisante l'acquisition de quinze appareils. Les pilotes pensent que cet achat massif mettait en péril les finances de Sabena mais bénéficiait à Flightlease, filiale de SAirGroup chargée du leasing des avions.
Au passage, l'expert, s'il est désigné, devra établir s'il y a eu des surfacturations au détriment de Sabena. Cette hypothèse apparaît régulièrement dans les critiques belges de la gestion de SAirGroup, ainsi qu'en France avec les doléances du personnel d'Air Littoral, Air Liberté et AOM.
La requête vise aussi la société Airline Management Partnership, créée pour gérer les activités commerciales de Sabena et Swissair. Les pilotes se méfient de cette structure, dont ils supposent qu'elle favorise le partenaire suisse.
La direction de Sabena s'abstient de commenter l'épisode judiciaire. Jeudi, elle a plaidé l'irrecevabilité de la requête. Ces derniers mois, Christoph Müller, patron de Sabena, s'était distancié de certaines décisions de ses prédécesseurs. Mais un audit réalisé à la demande des pilotes, déjà, n'avait pas décelé de transferts d'actifs douteux.
Le Tribunal de commerce de Bruxelles doit se prononcer d'ici le mercredi 25 avril, date de l'assemblée générale de SAirGroup. Une assemblée qui, comme tous les événements liés à SAirGroup, sera très suivie en Belgique.
Thierry Zweifel, Bruxelles

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