
Libye: le groupe de contact crée un fonds spécial pour les insurgés
(Keystone-ATS) Le groupe de contact sur la Libye a décidé jeudi à Rome de créer un fonds spécial afin d’aider les rebelles. Washington a décidé de puiser dans les avoirs gelés du régime de Mouammar Kadhafi.
« Un soutien économique plus fort est nécessaire », a déclaré le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini, en annonçant « l’établissement d’un fonds spécial ». Sous le nom de mécanisme financier temporaire, il « permettra à des fonds d’être transférés effectivement et de manière transparente au Conseil national de transition » (CNT), l’organe politique de la rébellion, a-t-il dit.
Les participants se sont penchés sur la possibilité d’utiliser les fonds gelés du colonel Kadhafi et de ses proches, estimés à 60 milliards de dollars dans le monde, dont la moitié aux Etats-Unis. « Cet argent appartient au peuple libyen, et l’Italie et la France ont déjà exhorté les organismes compétents de l’Union européenne à trouver une solution », a déclaré M. Frattini.
A ce sujet, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a annoncé que Washington allait adopter une loi permettant de « puiser dans une partie » de ces fonds.
Le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé a pour sa part rappelé que l’utilisation de ces avoirs posait « des problèmes juridiques ». Malgré tout, le fonds spécial devrait être opérationnel « d’ici quelques semaines ». Il sera « approvisionné par des dons, des prêts et ultérieurement par le dégel des avoirs ».
Le Qatar a déjà promis de fournir 180 millions de dollars à ce fonds et le Koweït de 400 à 500 millions de dollars, a indiqué le premier ministre qatari Hamad ben Jassim al-Thani. Le Qatar, un des quatre pays à avoir reconnu le CNT et coprésident de la rencontre de Rome, a aussi proposé d’aider les rebelles à exploiter les ressources pétrolières dans les zones qu’ils contrôlent.
Le responsable de l’économie du CNT, Ali Tarhoni, avait averti mardi que l’économie libyenne risquait l’effondrement et avait demandé « des lignes de crédit » de « deux à trois milliards d’euros » à la France, aux Etats-Unis et à l’Italie.