
Mort de la cinéaste Marceline Loridan-Ivens, survivante d’Auschwitz

(Keystone-ATS) La cinéaste française Marceline Loridan-Ivens, survivante du camp d’Auschwitz-Birkenau, est morte mardi à l’âge de 90 ans à Paris, a dit l’avocat de sa famille. Elle était connue pour avoir côtoyé dans ce camp Simone Veil, célèbre pour son combat pour l’avortement.
« C’était une camarade de déportation de ma mère. Cet épisode de leur vie si difficile avait fait d’elles des amies indéfectibles », a indiqué l’avocat, dont la mère est décédée en juin 2017 et a été enterrée au Panthéon à Paris un an plus tard.
La cinéaste, qui était aussi productrice et écrivaine, a passé sa vie à dénoncer l’injustice et la violence, meurtrie à jamais par sa déportation, à l’âge de 15 ans, à Auschwitz-Birkenau.
Père résistant
Elle et son père résistant ont été arrêtés à Bollène par la Gestapo en février 1944. Transférés vers le camp de Drancy, en banlieue parisienne, ils sont déportés à Auschwitz-Birkenau en avril.
Marceline Loridan fait partie des déportés transférés, à l’approche de l’armée rouge, vers le camp de Bergen-Belsen, puis Theresienstadt. Le 10 mai 1945, deux jours après la capitulation allemande, elle aperçoit le premier soldat soviétique, arrivant à moto avec un drapeau rouge.
Après la guerre, elle fréquente la cinémathèque à Paris et tape des manuscrits pour le sémiologue Roland Barthes. Elle entre dans le monde du cinéma grâce au philosophe Edgar Morin, qui l’entraîne dans le tournage, avec Jean Rouch, de « Chronique d’un été » en 1961.
Elle se fera connaître notamment par des documentaires sur le Vietnam ou la Chine de Mao réalisés avec son second mari, le Néerlandais Joris Ivens.