Des vents contraires pour l’industrie du tabac
La publicité pour le tabac connaît un nouveau coup de frein. Tant le peuple que les cantons ont approuvé dimanche l’initiative «Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac».
Il y a une bonne vingtaine d’années déjà que la fumée du tabac n’est plus en odeur de sainteté en Suisse. La cigarette a déjà été refoulée de la plupart des espaces publics et il est devenu plus difficile de faire de la publicité en faveur des produits du tabac.
Le vote de ce dimanche marque une étape supplémentaire. Une initiative populaire demandant des règles plus strictes en matière de publicité pour limiter l’attrait de la cigarette auprès des personnes mineures a en effet passé la rampe.
Double majorité atteinte
Comme les sondages le laissaient présager, l’initiative a été assez facilement acceptée par la population. Avec plus de 56,6% de votes favorables, le résultat est clair.
Mais pour être acceptée, une initiative populaire demande une double majorité, c’est-à-dire à la fois du peuple et des cantons. Les opposants avaient donc concentré leur campagne dans certains petits cantons pour tenter de dégager une majorité.
Cette tactique s’est avérée judicieuse, mais pas suffisante. Au final, huit cantons de Suisse centrale et de Suisse orientale ont refusé l’initiative. Pas assez pour faire pencher la balance.
Plus qu’en de rares lieux
L’initiative populaire contre la publicité du tabac demande d’ajouter la promotion de la santé des jeunes aux buts sociaux définis dans la Constitution.
Elle réclame on outre l’interdiction de «toute forme de publicité qui atteint les enfants et les jeunes». Par conséquent, cette publicité pour des produits du tabac ne sera plus possible que sur des supports destinés spécifiquement aux adultes.
Cette proposition émanait de plusieurs organisations de promotion de la santé et de la jeunesse. Elle était soutenue par la gauche, les Verts libéraux et le Parti évangélique.
L’initiative était en revanche combattue par le gouvernement et la plupart des partis de la droite et du centre qui représentent la majorité du Parlement. Ils jugeaient l’initiative trop extrême, car la publicité ne sera plus admise que dans les rares lieux ou supports inaccessibles aux jeunes.
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Un «sacré progrès»
Les différentes organisations à l’origine de cette initiative saluent bien entendu ce résultat, le qualifiant même de «sacré progrès». La Ligue contre le cancer, membre du comité d’initiative, se réjouit du vote, «pour que les enfants et les jeunes ne deviennent pas les malades du cancer de demain».
Du côté des milieux qui s’opposaient à cette initiative, on met en garde contre «d’autres dérives restrictives».
Les organisations qui ont soutenu l’initiative demandent maintenant une mise en œuvre aussi rapide que possible. Lors de la conférence de presse du gouvernement, le ministre de la Santé Alain Berset a partagé cette volonté de faire vite. Il a cependant précisé qu’il y avait très peu de chance que ce soit fait cette année encore, compte tenu du processus législatif nécessaire.
La 25e initiative acceptée
Depuis l’introduction du droit d’initiative au niveau fédéral en 1891, 225 initiatives populaires ont été soumises au verdict du peuple. L’initiative «Enfants sans tabac» est la 25e à passer la rampe.
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