Photo Elysée livre un regard critique sur ses archives coloniales
Photo Elysée propose un nouveau regard sur les archives du studio Lehnert & Landrock, entrées dans les collections du musée lausannois en 1985. Il souhaite offrir une "approche décoloniale" de ces photographies, prises au début du 20e siècle en Afrique du Nord.
(Keystone-ATS) Si le travail de Rudolf Franz Lehnert et Ernst Heinrich Landrock a longtemps été salué pour ses qualités techniques, il a aussi «activement véhiculé une vision construite et soumise de l’Orient», écrit Photo Elysée dans son dossier de presse. Son exposition, à voir dès vendredi et jusqu’au 1er février 2026, souhaite ainsi proposer une «relecture critique et introspective» de ces archives.
Photo Elysée a constitué un comité scientifique pour concevoir cette exposition. De quoi étudier en particulier «les dimensions politiques et esthétiques» de ces images produites «dans le contexte des entreprises expansionnistes de l’Occident et représentatives du mouvement orientaliste.»
Ces photographies forment un imaginaire de l’Orient «archaïque, passif et aux frontières volontairement floues», poursuit Photo Elysée. Ces images ont d’autant eu d’impact qu’elles ont été massivement diffusées, sous forme de cartes postales, albums, portfolios et autres illustrations de livres.
Pour enrichir cette réflexion, Photo Elysée a invité l’artiste espagnole Gloria Oyarzabal. «Son regard contemporain questionne la manière dont les musées abordent les collections liées à l’histoire coloniale», poursuit le communiqué. Egalement invitée l’artiste saoudienne Nouf Aljowaysir montre, elle, comment l’intelligence artificielle «prolonge et renforce» les stéréotypes liés à la représentation de l’Orient.