Nous sommes en soirée et Erich Offner prépare un dernier repas dans sa cabane d’alpage. Demain il redescendra plus bas avec ses bêtes.
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Erich Offner salue les personnes qui sont venues l’aider à redescendre le troupeau. Ce sont des amis ou des membres de la famille des éleveurs qui ont confié leurs bêtes au vacher au cours des dernières semaines.
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Aujourd’hui, le temps s’est amélioré par rapport à la veille. C’est important pour redescendre le troupeau dans de bonnes conditions de sécurité.
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A 7h30, Erich Offner appelle AirGlacier. Dix minutes plus tard, un hélicoptère est là pour héliporter une bête blessée.
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Par la voie aérienne, le descendre me prendra 5 minutes, contre près de deux heures pour le reste du troupeau.
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Les aides qui sont arrivés la veille sont encore un peu ankylosés. Quant au collaborateur d’AirGlacier, il regarde le bovin volant. L’hélicoptère viendra le rechercher dans un quart d’heure.
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Chaque aide possède l’un de ces bâtons pour guider le troupeau. Sur celui-ci, il est écrit «Viens, je t’accompagne à la maison».
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Erich Offner lance les préparatifs pour rassembler le troupeau.
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En tant que responsable, Erich Offner ouvre la marche.
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Le sol est humide et glissant. Mais les bêtes restent bien fermes sur leurs pattes.
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Les bêtes en pleine progression.
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Erich Offner se retourne pour observer la colonne en marche.
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Le sommet du col est presque atteint.
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Sur les derniers mètres menant au col, le chemin se resserre.
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Le panorama peu après le passage du col.
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La descente s’amorce sur l’autre versant du col. Des marches en pierre aident le bétail à progresser.
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Les animaux sont toujours conduits avec calme et attention.
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Les animaux avancent à la queue leu leu pour éviter les chutes.
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Plus bas dans la vallée, l’espace s’élargit et de nouveaux pâturages s’offrent aux bêtes.
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La désalpe s’est achevée sans accident. La tension retombe pour Erich Offner, au centre, pour son père, sur le vélomoteur, et pour son frère aîné, tout à gauche.
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La mère et la sœur d’Erich Offner ont préparé un repas traditionnel pour les quelque quarante personnes qui ont aidé à la désalpe. Tout le monde a faim et soif.
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L’été est terminé et la saison sur l’alpage aussi. Le photographe de swissinfo.ch Thomas Kern a accompagné une quarantaine de personnes qui ont ramené 130 bovins de l’alpage vers un pâturage moins élevé en suivant un sentier étroit et escarpé. Reportage.
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En tant que rédactreur photo, je suis responsable de l'utilisation éditoriale de la photographie chez SWI swissinfo.ch et de nos collaborations avec les photographes. Lorsque l'occasion se présente, je prends un appareil photo et accompagne l'un de nos journalistes.
J'ai suivi une formation de photographe à Zurich et j'ai commencé à travailler comme photojournaliste en 1989. J'ai été l'un des fondateurs de l'agence photographique suisse Lookat Photos en 1990. Deux fois lauréat du World Press Award, j'ai également reçu plusieurs bourses nationales suisses. Mon travail a fait l'objet de nombreuses expositions et est représenté dans plusieurs collections.
La cabane de l’alpage du Kaiseregg, à 1799 mètres d’altitude, est vide. Il n’y a personne, mais la porte n’est pas fermée à clef. Il y a encore des braises dans le poêle et la brume s’est déjà un peu infiltrée dans la cuisine. Il fait frais et la lumière dans le séjour est ténue. Pendant toute la montée vers l’alpage, la brume a limité mon champ de vision à une cinquantaine de mètres.
Après pratiquement deux heures d’attente, les nuages se dissipent un peu. De loin, je vois un véhicule à un essieu tractant une remorque qui remonte la pente au rythme du pas de l’homme. Il est conduit par le vacher Erich Offner, qui est accompagné par un ami de Planfayon, un village du canton de Fribourg. Cet après-midi, ils ont transporté divers matériaux, des bouteilles vides et un groupe électrogène à la station supérieure d’un téléphérique destiné au transport de marchandises. A pied, ils auraient été plus rapides qu’avec ce véhicule au moteur pétaradant.
Le lendemain matin tôt, la désalpe commence. Il faut d’abord évacuer un bœuf blessé par hélicoptère. Alors que les autres bovins et les humains ont deux heures de marche devant eux, il ne faut que quelques minutes pour que l’animal vole jusqu’à destination.
Le sentier de transhumance mène d’abord au col du KaisereggLien externe, puis ce sera la descente vers la prairie du Grossniederhaus, où l’herbe a repoussé et est fraîche. Malgré le froid et l’humidité, les animaux sont fermes sur leurs sabots. Les hommes les poussent prudemment.
Erich a 25 ans. Enfant, il escaladait déjà ces pentes, lorsque ses parents y faisaient paître leur bétail. En hiver, il est maçon dans la vallée. Même si la vie sur l’alpage est moins romantique que ce beaucoup peuvent imaginer, c’est quand même un mode de vie hérité de ses parents. Erich aimerait aller de l’avant. Il connaît le parcours et n’en est pas à sa première transhumance. Mais c’est la première fois qu’il en assume l’entière responsabilité.
On ne s’enrichit pas avec ce travail. Il faut avoir une passion pour une vie simple au milieu de la nature, avec les animaux. Le vacher est payé par les éleveurs avec un montant fixe pour chaque animal, pour le temps passé sur l’alpage. Erich négocie la location des pâturages avec le propriétaire, en l’occurrence ArmasuisseLien externe, l’Office fédéral de l’armement, qui exploite depuis des années un champ de tir militaire dans la région.
Les personnes qui donnent un coup de main pour la transhumance ne sont pas payées en espèces. Mais la mère et la sœur d’Erich attendent les accompagnateurs pour leur offrir un repas traditionnel en récompense. Il s’agit d’un «Häppere-Brägu», une sorte de plat de röstis que l’on mange avec une cuillère en bois dans un même plat. Le tout est accompagné de quelques bouteilles de bière.
Dans cette région, la véritable fête de la désalpe sera célébrée le 21 septembre à Planfayon.
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