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Plus de 7 milliards de dollars pour les Palestiniens

Micheline Calmy-Rey avec le président Sarkozy (g.) et Bernard Kouchner, chef de la diplomatie française. Keystone

La Conférence des pays donateurs s'est achevée lundi à Paris sur la promesse de 7,4 milliards de dollars d'aide aux Palestiniens sur trois ans

La Suisse, représentée par la présidente Micheline Calmy-Rey, s’est engagée à une participation à cet effort accru de 72 millions de dollars (83 millions de francs).

A l’ouverture de la conférence des pays donateurs, lundi à Paris, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé la communauté internationale à fournir rapidement 5,6 milliards de dollars afin d’éviter une «catastrophe totale» dans les Territoires.

A l’issue de la Conférence, les quelque 70 pays donateurs ont dépassé les attentes palestiniennes en promettant 7,4 milliards de dollars.

«Le vrai vainqueur, c’est l’Etat palestinien», a déclaré le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner en annonçant la somme promise sous les applaudissements des 90 délégations présentes, dont la Suisse.

Un vote de confiance

«Nous voyons cette conférence comme un important vote de confiance de la part de la communauté internationale», a déclaré de son côté le premier ministre palestinien Salam Fayad.

L’Union européenne a annoncé le déblocage de 639,4 millions de dollars pour 2008, la France, l’Allemagne et la Suède se sont engagées à hauteur de 300 millions chacune. Les Etats-Unis vont fournir une contribution de 550 millions de dollars.

De son côté, la Suisse participera à cet effort accru en faveur des Palestiniens. avec 72 millions de dollars (83 millions de francs) sur trois ans, a annoncé Micheline Calmy-Rey, présente à Paris.

La commissaire européenne aux relations extérieures Benita Ferrero-Waldner s’est réjouie de la participation de Berne. Elle a toutefois dit souhaiter «que le pays aisé se montre à l’avenir plus généreux», à la télévision suisse alémanique.

Aide suisse accrue de 40%

Cependant Mme Calmy-Rey a souligné que la Suisse augmente ainsi de quelque 40% son aide aux Palestiniens, qui atteignait jusqu’ici quelque 20 millions de francs par an. Outre au plan de réforme et de développement palestinien (PRDP), l’argent sera également consacré à l’assistance humanitaire.

Cet engagement s’inscrit dans le cadre du soutien de Berne au processus d’Annapolis, conférence au cours de laquelle Israéliens et Palestiniens s’étaient engagés à oeuvrer en vue d’un Etat palestinien pour fin 2008, a précisé la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), selon son porte-parole Lars Knuchel.

Mme Calmy-Rey s’est dite satisfaite du résultat de la conférence, a précisé M. Knuchel. S’entretenant avec le président palestinien Mahmoud Abbas, elle a évoqué avec lui la poursuite du processus de paix et insisté sur la nécessité de «protéger les civils».

Lever le blocus israélien

Mario Carera, chef du bureau de la coopération suisse dans les territoires palestiniens, également présent à Paris, a insisté sur la nécessité de lever le blocage israélien sur les territoires palestiniens pour que la situation s’améliore.

«Rien qu’en Cisjordanie, il y a 550 barrages militaires», a-t-il relevé à la Radio suisse romande. La bande de Gaza, où vivent 1,5 million d’habitants, est, elle, en situation de «blocus total» depuis juin.

Population «bien formée», les Palestiniens sont devenus dépendants en raison de cette occupation israélienne, a-t-il souligné.

Le résultat de la conférence de Paris visait aussi à conforter l’Autorité palestinienne face au mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin après avoir vaincu le Fatah de M. Abbas.

Lundi, ce dernier a exclu tout dialogue avec le Hamas. «Il faut d’abord que ce coup d’Etat cesse». Néanmoins, plus de la moitié du budget allant à la Bande de Gaza, «nous continuerons à assumer nos devoirs», a-t-il ajouté.

De son côté, le Hamas a immédiatement dénoncé la conférence comme étant une «dangereuse conspiration».

swissinfo et les agences

Avec cette aide inouïe depuis plus de dix ans, l’Autorité palestinienne veut financer un plan triennal qui lui permettrait notamment de payer ses quelque 160 000 fonctionnaires et de construire des infrastructures.

Sur la somme promise, 3,4 milliards de dollars devraient être consacrés au budget 2008 du gouvernement palestinien.

A Paris, le président Nicolas Sarkozy a parlé d’une «chance historique», après l’ouverture des premières négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens depuis sept ans.

Le processus initié à la conférence d’Annapolis prévoit la création d’un Etat palestinien pour la fin de 2008 déjà.

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