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Quand des décideurs apprivoisent les défis scientifiques en jouant

Keystone-SDA

Ils sont diplomates ou anciens dirigeants d'agences onusiennes, d'ONG ou scientifiques. Une trentaine de personnes ont apprivoisé à Genève les défis des neurotechnologies en jouant, lors du sommet de l'Anticipateur de Genève sur la diplomatie scientifique (GESDA).

(Keystone-ATS) Officialisée pour la première fois, cette simulation avait été testée à deux reprises. Les participants sont plongés d’abord en 2045 grâce à du contenu fabriqué par l’intelligence artificielle (IA).

Les interfaces d’ordinateurs implantées dans le cerveau sont devenues alors fréquentes. Mais une cyberattaque contre rançon vient rendre dysfonctionnelles ces puces qui ont considérablement amélioré le quotidien des populations. Du jour au lendemain, l’acceptation publique de ces technologies plonge, des individus perdent le contrôle de leurs implants et les tentatives diplomatiques de résoudre la crise échouent.

«Le monde n’a jamais été aussi peut sûr», conclut une vidéo. Retour en 2025, les participants, en connaissance de cette situation, doivent négocier un rapport pour une discussion au Conseil de sécurité de l’ONU. Beaucoup représentent quatre pays fictifs, plus ou moins puissants, d’autres sont des délégués d’acteurs privés ou de la société civile.

Inégalités sur la table

Autour de la table, l’ancienne directrice du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) Henrietta Fore devient la patronne d’une puissante entreprise technologique. Un ancien patron d’ONG mène les discussions politiques.

Et deux personnes jouent un télévangéliste opposé aux avancées scientifiques. «Ces technologies sont le mal», affirme l’une de deux. Rire chez Mme Fore et d’autres participants. «Nous sommes clairement en désaccord», dit avec un sourire celle qui joue une ministre à son voisin à propos de leurs positions.

Déjà, les questions des inégalités d’accès ou éthiques sont mises sur la table. Elles sont au centre des activités de la fondation genevoise qui oeuvre pour que les futures avancées scientifiques puissent être utilisées par tous.

«Moyen de démocratiser»

«C’est un moyen de démocratiser» les défis complexes que les milliers de scientifiques qui contribuent au radar du GESDA voient dans 5, 10 ou 25 ans, affirme à Keystone-ATS la responsable du jeu , Marianne Schörling. Il permet de «dialoguer dans une conversation qui n’aurait jamais lieu ailleurs», dit-elle.

Le GESDA avait déjà lancé un format similaire sur les technologies quantiques. Plus de 500 personnes de dizaines de pays ont déjà participé à des jeux. Et environ 300 diplomates suisses ont été briefés.

Conclusions communes, «les technologies vont toujours plus rapidement que ce que l’on pense», explique la responsable. Et quelle que soit la fonction qu’ils embrassent, les participants observent l'»urgence» à collaborer sur ces questions et estiment que d’autres acteurs que les Etats doivent contribuer à la bonne utilisation de ces technologies, affirme-t-elle. Tous voient également le «double usage» possible, négatif comme positif.

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