Réouverture sous haute sécurité du marché de Noël de Magdebourg
Le marché de Noël de Magdebourg, ville de l'est de l'Allemagne, a ouvert ses portes avec des mesures de sécurité renforcées jeudi, presque un an après l'attaque à la voiture-bélier. Un drame qui avait fait six morts et des centaines de blessés.
(Keystone-ATS) De lourds blocs de béton peints de manière à leur donner un aspect le plus festif possible, en vert et rouge, ceinturent la place du Vieux Marché, coeur historique de la ville.
A leurs abords, des policiers armés incarnent les nouvelles mesures de sécurité jugées nécessaires pour permettre la tenue de l’évènement, endeuillé un an plus tôt par un homme qui avait foncé avec sa voiture dans la foule.
Pour Monika Hartmann, interrogée jeudi par l’AFP, les nouvelles mesures «gâchent un peu l’ambiance du marché de Noël». «Mais il faut que ce soit ainsi, sinon le marché de Noël n’aurait pas lieu», se raisonne cette habitante de Magdebourg âgée de 68 ans.
Onze mois plus tôt, le 20 décembre 2024, un vendredi soir, un attentat à la voiture-bélier avait fait six morts et plus de 300 blessés au même endroit. Jeudi, fleurs et bougies entouraient une série de plaques à une entrée du marché, en mémoire de chacune des victimes.
Taleb Jawad al-Abdulmohsen, un Saoudien islamophobe qui a reconnu avoir conduit le véhicule fonçant sur la foule, est actuellement jugé pour cette attaque.
Une «forteresse»
Un an plus tard, la réouverture du marché est restée incertaine jusqu’à mardi, les autorités locales ajoutant de nouvelles mesures de sécurité in extremis pour permettre sa tenue. Pour beaucoup d’habitants, le site «ressemble à une forteresse», a admis la maire Simone Borris lors d’un point presse.
«Mais je crois que les gens qui attendaient avec impatience le marché de Noël viendront – peut-être encore plus maintenant -, car nous ne voulons pas que nos traditions nous soient retirées, et certainement pas à cause de ces personnes et de l’attaque qui a suivi», a-t-elle affirmé.
Le procès doit aussi se pencher sur les failles du dispositif de sécurité, pourtant renforcé en Allemagne depuis l’attentat de 2016 à Berlin. En 2025, quelques villes, dont Overath près de Cologne, ont décidé d’annuler ce marché traditionnel en raison du coût des mesures de sécurité.