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Remous chez l’allié bavarois du parti d’Angela Merkel

L'homme fort de la CSU fait les frais d'une guerre des chefs en interne qui dure depuis déjà plusieurs mois et a gagné en ampleur après le mauvais résultat du mouvement aux législatives de septembre. KEYSTONE/EPA/CHRISTIAN BRUNA sda-ats

(Keystone-ATS) La famille politique d’Angela Merkel est confrontée à des remous au sein du parti bavarois CSU, au moment où elle tente de convaincre le SPD d’une alliance pour gouverner l’Allemagne. Horst Seehofer, chef de file de ce parti, ne briguera pas de nouveau mandat.

Horst Seehofer, l’homme fort du parti bavarois chrétien-social CSU – mouvement-frère des démocrates chrétiens de la chancelière allemande (CDU) – a annoncé lundi son intention de quitter début 2018 son poste de chef du gouvernement régional de Bavière, face à une contestation en interne.

Ministre-président de Bavière, le plus grand Etat régional allemand, depuis 2008, M. Seehofer a accepté de laisser sa place à son principal rival au sein de la CSU, Markus Söder.

Grand adversaire de la politique migratoire de la chancelière, ce dernier sera du coup aussi tête de liste du parti lors d’élections régionales, prévues à l’automne. Markus Söder a dit se féliciter de la décision de Horst Seehofer de conserver par contre le poste de chef de la CSU, estimant que cela aiderait à sortir de l’impasse politique à Berlin.

Poste de ministre?

Horst Seehofer pourrait aussi, selon les médias allemands, hériter d’un poste de ministre au plan national en 2018 si une coalition voit le jour entre conservateurs allemands (CDU et CSU) et sociaux-démocrates.

L’homme fort de la CSU fait les frais d’une guerre des chefs en interne qui dure depuis déjà plusieurs mois et a gagné en ampleur après le mauvais résultat du mouvement aux législatives de septembre.

Le parti n’a récolé que 38% des voix dans son fief bavarois, soit 10 points de moins que quatre ans auparavant, son plus mauvais score depuis 1949 dans une région où il était traditionnellement proche de la majorité des suffrages. En cause: la progression de l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD).

Vent de panique

Un vent de panique souffle depuis au sein de la CSU en vue des élections régionales de l’automne, où le parti pourrait pour la première fois perdre la majorité absolue.

Horst Seehofer se voit reprocher en interne de ne pas avoir réussi à contenir la progression de l’AfD, ni de peser suffisamment sur la politique migratoire d’Angela Merkel.

Avec son départ programmé de la tête du Land de Bavière, poste-clé à la CSU, il se retrouve affaibli. Ce n’est pas une bonne nouvelle non plus pour Angela Merkel, au moment où elle est engagée avec Horst Seehofer dans des tractations difficiles avec le SPD.

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