
Royaume-Uni: le PIB progresse de 0,7% au premier trimestre

Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a progressé de 0,7% au premier trimestre, a annoncé jeudi l'Office national des statistiques (ONS).
(Keystone-ATS) La croissance, enregistrée juste avant des hausses d’impôts sur les entreprises et l’entrée en vigueur des droits de douane de Donald Trump, s’est révélée supérieure aux attentes.
La progression du PIB s’explique « en grande partie grâce aux services, bien que la production ait également progressé de manière significative, après une période de ralentissement », a commenté la directrice des statistiques économiques de l’ONS, Liz McKeown. Le consensus des analystes interrogés par l’agence Bloomberg tablait sur une croissance plus modeste de 0,6%.
Cette hausse est une bonne nouvelle pour le gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir en juillet dernier et qui a fait de la croissance économique sa priorité, mais s’est heurté pendant des mois à une économie en stagnation. « Au cours des trois premiers mois de l’année, l’économie britannique a connu une croissance plus rapide que celle des États-Unis, du Canada, de la France, de l’Italie et de l’Allemagne », s’est félicitée la ministre britannique des Finances Rachel Reeves dans un communiqué.
« Dans un contexte d’incertitude mondiale, nous faisons aujourd’hui les bons choix dans l’intérêt national », a-t-elle affirmé, évoquant notamment l’arrangement commercial signé avec les Etats-Unis pour échapper partiellement aux droits de douane de Donald Trump ou l’accord de libre-change tout juste conclu avec l’Inde.
L’embellie économique du Royaume-Uni devrait cependant n’être que limitée: les entreprises sont déjà confrontées, sur le deuxième trimestre, aux fortes hausses de cotisations patronales décidées par le gouvernement, mais aussi à l’entrée en vigueur des droits de douane de Donald Trump sur les produits du monde entier.
« Malgré l’accord commercial conclu la semaine dernière avec les États-Unis », les taxes américaines sur les produits britanniques « restent nettement plus élevées qu’avant le mois d’avril », relève Yael Selfin, analyste chez KPMG. La dynamique économique devrait selon lui « ralentir de manière significative au cours des prochains trimestres, augmentant la probabilité que le gouvernement n’atteigne pas ses objectifs budgétaires » et soit contraint d’annoncer de nouvelles coupes.
Estimant que les surtaxes douanières américaines étaient susceptibles de faire ralentir l’inflation britannique et de freiner l’activité économique dans le pays, la Banque d’Angleterre a d’ores et déjà abaissé la semaine passée son principal taux directeur d’un quart de point de pourcentage, à 4,25%.