Rwanda: perpétuité pour une ancienne ministre coupable de génocide

(Keystone-ATS) Le Tribunal pénal international pour le Rwanda a condamné vendredi à la prison à perpétuité une ex-ministre rwandaise, Pauline Nyiramasuhuko. Elle est désormais la première femme reconnue coupable de génocide par une juridiction internationale.

Le TPIR, installé à Arusha, au nord de la Tanzanie, a également condamné à la détention à perpétuité le fils de Mme Nyiramasuhuko. L’ancienne ministre de la Famille et son fils étaient les deux principaux accusés d’un groupe de six personnes, poursuivies pour génocide et crimes contre l’humanité pour leur rôle présumé dans le génocide des Tutsi à Butare (sud du Rwanda).

L’ancien préfet de Butare a été condamné à 25 ans de prison, son successeur à ce poste, à 30 ans, et deux anciens maires de la région, à respectivement 35 ans de prison et à la détention à perpétuité. Leurs avocats avaient plaidé l’acquittement, en tentant de mettre en évidence des contradictions dans les témoignages à charge.

800’000 morts

Pauline Nyiramasuhuko, 65 ans, est la première femme poursuivie pour de tels chefs d’accusation devant une juridiction internationale, même si d’autres femmes ont été condamnées pour leur rôle dans le génocide de 1994, cette fois devant des juridictions du Rwanda.

Le TPIR a pour mission de juger les principaux instigateurs du génocide des Tutsi commis au Rwanda en 1994, à l’instigation du régime extrémiste hutu alors au pouvoir. Il a fait environ 800’000 morts selon l’ONU.

Mme Nyiramasuhuko a été reconnue coupable de sept des onze chefs d’accusation retenus contre elle, et notamment ceux de génocide, conspiration en vue de commettre un génocide, extermination, considérée comme un crime contre l’humanité, et viol considéré comme un crime contre l’humanité, a précisé à l’audience le juge et président d’une des chambres de première instance du TPIR.