L’iPad ne met pas toute la presse d’accord

Le nouveau joujou d'Apple soulevait bien des attentes. Keystone

La presse suisse est divisée sur la tablette multimédia à écran tactile dévoilée par Apple mercredi. Une nouveauté très attendue qui se veut le chaînon manquant entre ordinateur portable et smartphone.

Le patron d’Apple Steve Jobs a mis fin mercredi à des mois de mystère savamment entretenu en présentant son iPad.

«La révolution», titre le quotidien Le Matin, qui n’y va pas par quatre chemins. «L’iPod a révolutionné le monde du baladeur, l’iPhone celui des smartphones. L’iPad a tout pour gagner ce défi insensé et réinventer l’ordinateur.» Rien de moins.

Autre journal de boulevard, le Blick germanophone estime que «le nouveau truc magique d’Apple met les notebooks et les smartphones au chômage».

Le quotidien loue le design du nouveau venu – «une œuvre d’art en alu» – qui s’utilise du bout des doigts (écran tactile). Seule critique: «Il manquera aux fans une caméra embarquée».

A Genève, Le Temps est dubitatif. Le nouveau venu «capable d’afficher des livres numériques via le service iBookstore (…) sera un sérieux concurrent pour le Kindle. (…) Reste à voir comment se traduira concrètement l’accueil modérément enthousiaste constaté mercredi soir sur le Net», lance le quotidien.

Certes, Steve Jobs juge que plus de 75 millions de personnes savent déjà utiliser l’iPad, en référence aux propriétaires d’iPhone et iPod. Mais «il n’est pas dit que [lesdits propriétaires] seront immédiatement convaincus.»…

Ses chances sur le marché sont réduites, confirme le Tages Anzeiger. «D’autres acteurs comme Microsoft ont eu de la peine jusqu’ici à obtenir suffisamment intérêt pour cette forme intermédiaire entre le laptop et le smartphone.»

«Surfer plus joliment avec le iPad», titre pour sa part la Neue Zürcher Zeitung. Après la longue attente des «freaks» du gadget informatique, «il est là mais ne peut répondre aux attentes très élevées qui reposaient sur lui. Il s’agit toutefois d’un élargissement intéressant de la gamme de produits d’Apple.»

«Magique, révolutionnaire, les mots du patron [d’Apple] sonnent trop fort, juge lui aussi 24 heures. Il n’est pas parfait ce gadget! (…) On ne peut pas téléphoner avec, il n’a pas été doté de caméra non plus. (…) Mais on lui pardonnera facilement ces erreurs de jeunesse.» A voir.

swissinfo.ch