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La recherche scientifique veut plus d’argent

La glaciologie fait aussi partie des domaines de recherche financés par le FNS. FNS

Le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) demande une augmentation annuelle de 10% de son budget pour la période 2008-2011.

La Suisse ne consacre pas assez d’argent à la recherche scientifique pour la maintenir à un haut niveau, estime le FNS.

Actuellement, le FNS n’arrive plus à financer tous les projets qui lui sont soumis. L’an dernier, seuls 280 millions de francs ont pu être accordés, alors que les chercheurs avaient demandé 620 millions au travers de 2000 requêtes, écrit le FNS dans un communiqué publié lundi.

En outre, le montant moyen accordé par an et par projet scientifique s’élève depuis dix ans à quelque 100’000 francs, malgré le renchérissement des coûts de la recherche. En comparaison internationale, la Suisse n’est plus compétitive, relève le FNS.

Le problème, c’est que les crédits sont à la baisse alors que les demandes sont à la hausse. Le nombre de projets soumis par les scientifiques a atteint des niveaux records ces dernières années.

Les moyens financiers du FNS n’arrivent plus à suivre l’évolution des besoins des chercheurs, et les mesures d’assainissement budgétaire de la Confédération ont freiné l’effort de rattrapage tenté entre 2004 et 2007. Cette stagnation est d’autant plus préoccupante que l’on prévoit une nouvelle croissance du nombre de requêtes ces prochaines années, note le FNS.

Trois lignes d’action

Afin de relever ces défis et de renforcer la place scientifique suisse, le FNS a défini sa politique d’encouragement pour la période 2008-2011 dans son Programme pluriannuel. Il l’a transmis au Secrétariat d’Etat à la recherche.

Ce plan doit contribuer à la préparation du message du gouvernement «pour l’encouragement de la formation, de la recherche et de l’innovation» (2008-2011) prévu cet automne.

Le FNS veut renforcer ses instruments de soutien à la recherche libre (sujet de recherche laissé libre au chercheur) et garantir la qualité de cette dernière. Il lance trois lignes d’action: Sinergia pour soutenir les grands projets en réseau, Eccellenza pour la recherche de pointe et Ambizione pour la relève scientifique.

La recherche fondamentale contribue au développement général de la société. Dans ce cadre, le FNS veut jeter de nouvelles passerelles entre recherche et économie, développer le transfert de savoir et de technologie et tout spécialement soutenir la recherche menée dans les Hautes Ecoles spécialisées (HES). Il veut également renforcer la communication publique des sciences et l’égalité des chances.

Pour mener à bien ce programme, un taux de croissance annuel de 10% du budget du FNS est indispensable. Ce qui signifie passer de 567 millions en 2007 à 797 millions en 2011.

Forte concurrence internationale

Pour le FNS, un tel financement est absolument nécessaire pour préserver la place scientifique suisse. Et si tel n’était pas le cas, «la qualité de la recherche suisse, qui est le fruit d’un investissement à long terme, s’en trouvera durablement touchée», avertit Dieter Imboden, président du Conseil national de la recherche.

Or la situation est d’autant plus préoccupante que la concurrence internationale entre les places scientifiques s’est intensifiée, notamment avec l’arrivée de nouveaux acteurs en Asie. Par ailleurs, l’Union européenne vient de lancer un ambitieux programme de soutien à la recherche fondamentale et appelle chacun de ses Etats membres à en faire de même au plan national.

«La politique se rend compte de l’importance croissante de l’encouragement de la recherche pour la compétitivité de la Suisse. Mais cette volonté ne s’est pas encore assez concrétisée dans les faits. Un effort supplémentaire de l’Etat est indispensable», conclut Daniel Höchli, directeur du FNS.

swissinfo et les agences

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) regroupe 30 Etats dont la Suisse.
En moyenne, les Etats de l’OCDE consacrent 0,75% de leur produit intérieur brut (PIB) à la recherche scientifique. Et 1,51% supplémentaire provient du secteur privé.
En Suisse, ces taux sont respectivement de 0,65% et 1,92%.

– Grâce au FNS et aux investissements consentis entre 1960 et 1985, la Suisse devient l’un des leaders mondiaux de la recherche scientifique.

– Mais, depuis les années 1990, la recherche manque d’argent. Même cruellement, selon les experts pour qui la limite est atteinte.

– D’ailleurs, en 2002, les scientifiques lancent un cri d’alarme: si rien n’est entrepris, le risque de déclin de la recherche en Suisse est bel et bien réel.

– La même année, le FNS demande au gouvernement une importante augmentation de son budget pour l’exercice 2004-2007.

– Mais en 2003, le Parlement vote une hausse annuelle des crédits de 5%, au lieu des 10% voulus par les milieux concernés.

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