L’EPFL veut donner aux étudiants l’envie de créer leur propre entreprise

Le nom est un peu barbare: «entrepreneurship et innovation», mais les intentions sont claires. En créant cette nouvelle chaire, l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne cherche à transmettre l’envie de se lancer à ses étudiants.

«L’entrepreneuriat, c’est énormément de travail, une vie privée en grande partie sacrifiée, et peu de chance de réussite», annonce clairement Jane Royston dans «Vision», le magazine suisse de la science et de l’innovation. Cette mise en garde n’a apparemment pas découragé les étudiants et doctorants. Pour 30 places disponibles, la chaire a reçu 176 préinscriptions.

«Malgré mon accent, je me sens plus suisse qu’anglaise», lâche cette Britannique, arrivée à l’âge de 12 ans à Genève. Diplômée de mathématiques à la London School of Economics, Jane Royston débute une carrière d’ingénieur chez DuPont de Nemours en Suisse.

En 1986, à moins de trente ans, elle se jette à l’eau et créé sa propre entreprise de conseil et de services informatiques, Natsoft. Elle sera notamment choisie par l’Unicef et l’OMS pour mettre en place le système informatique permettant la gestion de l’eau potable dans la bande de Gaza.

Prix Veuve Clicquot de la femme d’affaires suisse 1993, Jane Royston a revendu Natsoft à l’entreprise américaine Cambridge Technology Partners en 1996. «L’entrepreneur helvétique est en général beaucoup trop lent. Il projette de s’établir sur le marché romand, puis, après une année, si tout marche bien, de s’attaquer à la Suisse alémanique, puis à la France voisine», ironise-t-elle.

Or le proverbe «le temps, c’est de l’argent» n’est plus vrai. Aujourd’hui, le temps est devenu beaucoup plus précieux que l’argent.

Ian Hamel