
L’homme est le principal ennemi des oiseaux

Selon une étude récente, 40% des espèces qui nichent en Suisse pourraient disparaître. Une «liste rouge» des oiseaux menacés le confirme.
L’homme n’est pas le meilleur ami des oiseaux. Une preuve supplémentaire vient d’être versée à ce dossier. Sur les 195 espèces d’oiseaux indigènes, 77 figurent dans cette «liste rouge» mise à jour par l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) et par la Station ornithologique suisse.
Déjà trop tard pour certains
On peut considérer que six de ces espèces ont disparu. C’est notamment le cas du chevalier gambette et de l’alouette huppée. Neuf autres, parmi lesquelles la chouette chevêche et la perdrix grise, sont en grave danger d’extinction.
Par ailleurs, 18 espèces sont menacées d’extinction et 44 autres, dont le hibou grand-duc, considérées comme vulnérable. Enfin, 24 espèces sont potentiellement menacées, même si elles ne figurent pas encore sur la «liste rouge».
Cette nouvelle «liste rouge» remplace celle établie en 1994. La comparaison entre les deux listes montre que la situation s’est détériorée pour un grand nombre d’espèces.
Le problème est particulièrement préoccupant pour les oiseaux qui nichent dans les zones agricoles et dans les zones humides. Dans les zones agricoles, c’est clairement l’activité humaine qui nuit aux oiseaux. L’agriculture intensive a provoqué une régression d’espèces autrefois largement répandues comme le pic vert.
Quant aux zones humides, elles sont devenues trop petites pour offrir des conditions idéales de nidification. Et là aussi l’homme endosse une part de responsabilité en raison de la multiplication des activités de loisirs dans sur les lacs et les rivières, précise Francis Cordillot, de l’OFEFP.
Rétablir des zones à fleurs
Bien que grave, la situation n’est cependant pas désespérée. Ainsi, depuis 1994, certaines espèces menacées ont vu leurs effectifs augmenter et leurs habitats s’améliorer. C’est notamment le cas du goéland leucophée.
La Station ornithologique a d’ailleurs prouvé que les améliorations étaient possibles en travaillant de concert avec les agriculteurs. «En rétablissant des zones à fleurs, explique Francis Cordillot, on augmente le nombre d’insectes et, ce faisant, le nombre d’oiseaux.»
Mais un sauvetage d’envergure demandera de gros efforts. «Nous devons nous attendre à des développements négatifs si des investissements nettement plus marqués en faveur de la nature ne sont pas entrepris», avertit Niklaus Zbinden, responsable de la surveillance de l’avifaune auprès de la Station ornithologique.
Olivier Pauchard

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