La Suisse, carrefour scientifique au fil des siècles
Réunis au Centre culturel suisse de Paris, du 4 au 6 octobre, scientifiques, historiens et sociologues se penchent sur l´aventure des sciences en Suisse. Des origines aux expériences contemporaines, elle se caractérise par l´esprit d´ouverture.
C’est au coeur du temple français de la culture suisse que, durant trois jours, se déroule le colloque intitulé «La science helvétique, échanges et ouverture». L’occasion pour les chercheurs de faire un état des lieux de la science suisse. «Nous avons réuni des historiens qui vont analyser le développement de la science au fils de siècles mais aussi des savants contemporains, explique Marino Buscaglia, l’un des organisateurs de la manifestation et historien des sciences à l’Université de Genève. Nous allons en quelque sorte tenter de vérifier s’il existe des différences ou des similitudes entre le passé et le présent des sciences helvétiques.»
A l’occasion de cette rencontre, pas question de discuter des contenus ou des budgets de la recherche. C’est bel et bien la signification culturelle de la science qui sera au centre des interrogations. Il n’est donc pas étonnant que le colloque prenne quartier au centre Poussepin. «Notre mission est de faire connaître au public français les forces vives de la vie intellectuelle suisse, affirme Daniel Jeannet, directeur du Centre culturel suisse. Avec ce colloque, nous donnons un coup de projecteur à l’un de ses points forts.»
Au fil des siècles, la Suisse s’est en effet créé une véritable tradition scientifique. Dès la Renaissance, le savoir technique, physique ou naturaliste s’est développé surtout dans les milieux urbains et tout particulièrement dans les régions protestantes, plus prospères et moins touchées par l’analphabétisme. Mais les savants helvétiques ne cultivent pas un courant de pensée unique. Bien au contraire, ils s’ouvrent aux échanges internationaux et multiplient ainsi leurs connaissances et leur savoir-faire.
«La Suisse a développé des écoles locales qui privilégiaient les relations avec les pays voisins plutôt qu’avec les autres régions, explique Marino Buscaglia. Par ailleurs, les chercheurs suisses sont particulièrement mobiles et véhiculent ainsi largement les grands courants de la pensée scientifique.»
Cosmopolite, ouvert sur l’extérieur, au fil des siècles, la Suisse s’est affirmé comme un carrefour de la pensée scientifique et bon nombre de ses savants ont contribué à approfondir les théories et les recherches les plus marquantes.
Aujourd’hui encore, la science helvétique s’intègre tout naturellement aux réseaux internationaux de recherche les plus dynamiques. Et ses savants continuent de privilégier les échanges pour faire progresser le savoir. Reste que, après avoir fait leurs armes à l’étranger, bon nombre d’entre eux rencontrent des difficultés pour rentrer au pays. On ne parle plus, alors, d’échange mais bel et bien de fuite des cerveaux.
Vanda Janka
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