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La Suisse peut faire mieux en matière de santé

Keystone

«Nous avons un bon système de santé, mais peut-être pas aussi bon que nous le pensions», a estimé jeudi le directeur de l'Office fédéral de la santé publique face à une étude de l'OMS et l'OCDE.

Selon Thomas Zeltner, une partie des recommandations des deux organisations internationales sont déjà à l’étude.

Selon les conclusions des experts de l’OCDE, la couverture par l’assurance-maladie offre un large accès aux prestations médicales et les patients sont satisfaits.

Cependant, la Suisse pourrait faire mieux dans le domaine de la prévention. Réponse du directeur de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP): le projet de loi fédérale dans ce domaine est déjà en bonne voie.

Thomas Zeltner a rappelé que le groupe d’experts mis sur pied par le Ministère de l’intérieur (DFI) conduit des entretiens avec les cantons et les milieux concernés. Il s’agit notamment de déterminer quels domaines sont prioritaires et quels objectifs sont visés.

Mettre l’accent sur la prévention

Selon Marc Danzon, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, l’accent devrait être mis sur la prévention contre le tabac, l’alcool, l’obésité et les problèmes psychiques.

Il estime que, dans ces domaines, «il manque une vision et une initiative au niveau national. Le fait qu’il y ait en Suisse 26 politiques de prévention rend les programmes moins efficaces.»

Richesse du fédéralisme

Conscient que la fragmentation peut être problématique, M. Zeltner a toutefois défendu la richesse que représentait l’approche fédéraliste. «Nous avons avancé et connu des succès en matière de prévention grâce au fédéralisme», a-t-il souligné en citant en exemple les domaines de la drogue et du tabac. «Avec ses projets-pilote cantonaux, la Suisse est une sorte de laboratoire pour les scientifiques.»

Selon le directeur de l’OFSP, le principal problème de la prévention reste le manque de moyens financiers. «La Suisse ne consacre que 2,2% de ses dépenses de santé pour ce domaine», a-t-il regretté.

La moyenne des pays de l’OCDE s’élève à 2,7%. D’autre part les experts internationaux rappellent qu’une augmentation des taxes sur le tabac et l’alcool ainsi qu’une interdiction générale de la publicité pour ces substances sont des instruments qui ont fait leurs preuves pour faire diminuer la consommation.

Réponses dans la LAMal

La révision en cours de la loi sur l’assurance maladie (LAMal) répond aussi à de nombreux points soulevés par les experts internationaux, mandatés en mai 2004 par l’OFSP.

C’est le cas notamment pour le financement des hôpitaux (avec un système de forfaits) ou la compensation des risques (avec un élargissement des critères).

Pour M. Zeltner, l’analyse de l’OMS et de l’OCDE doit servir «de référence» pour les discussions en cours et pour les prochaines années. «Elle nous a confirmé que nous avions un bon système de santé, mais peut-être pas aussi bon que nous le pensions.»

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Des contrats sur la qualité

Par ailleurs, les experts concluent que les autorités suisses devraient limiter les possibilités pour les assureurs de sélectionner les assurés sur la base de leur profil de risque. Les assureurs devraient passer des contrats avec les prestataires de soins sur la base de la qualité.

Une concurrence accrue sur le marché des médicaments non brevetés ferait baisser le prix. La concurrence entre les assureurs et les prestataires de soins devrait également dépasser les frontières cantonales.

Le rapport recommande en conclusion la mise en place d’une loi-cadre qui intégrerait notamment la législation sur l’assurance-maladie, la prévention, la collecte de données.

Elle exposerait également les objectifs nationaux tout en garantissant que l’assurance-maladie et l’offre de soins soient disponibles sur une base géographique plus large qu’elle ne l’est aujourd’hui.

swissinfo et les agences

La Suisse consacre 11,5% de son produit intérieur brut à la santé. En 2003, les coûts ont dépassé 49 milliards de francs.
La moyenne pour les pays de l’OCDE se situe à 8,8%.
Entre 1990 et 2004, les coûts de la santé suisse ont augmenté en moyenne annuelle de 2,4% (1,5% dans les autres pays de l’OCDE).

Plus que d’un système de santé suisse, il faut parler de 26 systèmes cantonaux, avec d’importantes différences dans les dépenses, l’offre et les modèles d’organisation.

Chaque canton peut décider en toute indépendance de la planification de leurs services (hôpitaux, homes, etc) ou déléguer cette compétence aux communes. D’où de grandes variations du niveau des dépenses publiques consacrées à la santé.

En matière d’assurance, la Suisse n’a choisi ni un système sanitaire national (Italie et Angleterre) ni un système d’assurance publique (France et Allemagne). Son modèle est basé sur une assurance obligatoire gouvernée par le marché et assumée par des caisses travaillant en concurrence. Un catalogue de prestations minimales est imposé à tous les assurés.

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