Recherche en sciences humaines: inquiétudes universitaires
La Confédération privilégie la recherche dans les sciences dites exactes au détriment des sciences humaines, selon les responsables des universités de Berne, Neuchâtel et Fribourg (BeNeFri). Ils ont adressé une lettre à la conseillère fédérale Ruth Dreifuss.
La Confédération sous-estime la recherche en sciences humaines et sociales, regrettent les responsables du réseau BeNeFri. Financièrement, le Département fédéral de l’intérieur (DFI) soutient essentiellement des projets de sciences dites exactes et naturelles.
«C’est une tendance générale qu’on constate aussi dans la politique de recherche de l’Union européenne, constate Paul-Henri Steinauer, recteur de l’Université de Fribourg. On privilégie les domaines qui débouchent plus directement sur des résultats concrets et utilisables dans l’économie.»
Pour BeNeFri, il est donc urgent de changer cette orientation. «Dans la société, il n’y a pas que les besoins technologiques, lance Paul-Henri Steinauer. Certains projets en sciences humaines végètent en attendant un soutien financier.»
Lors de sa dernière sélection, en décembre, le DFI n’a retenu aucun projet du domaine des sciences sociales ou humaines, reconnaît son porte-parole Andrea Arcidiacono. «Mais il faut dire que sur 18 projets, nous en avons reçu trois seulement en sciences sociales et aucun en sciences humaines.»
La Confédération se préoccupe d’avoir une répartition équilibrée, ajoute le porte-parole. Le Département fédéral de l’intérieur et plus précisément le Fonds National Suisse et le Groupement suisse de la science et de la recherche entendent d’ailleurs répondre tout prochainement aux responsables de BeNeFri.
Alexandra Richard
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