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Roche et Novartis victimes de faussaires en Asie

La Chine est devenue le plus grand centre mondial de production de faux médicaments.

Roche, Novartis tentent de lutter contre la contrefaçon. Les faussaires mettent sur le marché de faux médicaments qui tuent souvent ceux qui les utilisent.

La police des Philippines vient d’arrêter cinq hommes d’affaires qui tentaient d’écouler pour plus de 20 000 francs de copies de médicaments produits par Novartis, Pfizer, GlaxoSmithKline et d’autres.

Il ne s’agit pas de copies conformes aux originaux. Le plus souvent, ce sont des antibiotiques contenant du talc, des pilules contraceptives à base de farine de riz.

Pire. Il peut y avoir des remèdes contre la malaria comprenant des substances chimiques dangereuses. Sans le moindre rapport avec les produits originaux.

Des mesures de dissuasion inefficaces

«Les producteurs de ces faux médicaments saisis aux Philippines, en Indonésie et dans d’autres pays en développement sont, le plus souvent, chinois», souligne un responsable de Novartis à Tokyo.

Ils constituent «micro entreprises de la taille de trois ou quatre personnes». Ils sont donc difficiles à arrêter.

La Fédération des associations de fabricants de médicaments à Genève estime qu’entre 1% et 2% de tous les médicaments vendus dans le monde sont des contrefaçons.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est plus pessimiste. Selon, elle, les faux représentent 8% de toute la production mondiale de médicaments.

En Chine, Roche multiplie les mesures de sécurité pour dissuader les faussaires. Son nom est inscrit à l’intérieur des ampoules en verre contenant le Rocephin.

Cet antibiotique n’est vendu qu’au travers le réseau des hôpitaux chinois. Mais cette mesure semble inefficace.

Ainsi, Leo Lee, un vice directeur de Roche à Shanghai, a découvert plus de Rocephin sur le marché chinois que ceux sortant de son usine.

L’explication est selon lui simple. Les faussaires doivent fouiller les poubelles des hôpitaux pour récupérer les ampoules du pharmaceutique suisse.

Près de 40% de faux en Chine



Environ 85% de tous les remèdes vendus sur ordonnance dans le monde sont consommés dans les pays industrialises. Les contrôles sont suffisamment efficaces pour limiter au minimum les ventes de contrefaçons.

Mais dans les pays en développement, 25% des produits pharmaceutiques qui y sont vendus sont des faux, selon Novartis.

Dans certaines villes de Chine, jusqu’à 40% sont des contrefaçons. Certains d’entre eux contiennent des substances très toxiques.

Selon le journal Shenzhen Evening News, ces copies de médicaments auraient tué 192.000 personnes, l’an dernier, en Chine.

Roche, Novartis et les autres groupes pharmaceutiques étrangers encouragent, aujourd’hui, les autorités chinoises à lutter contre ces contrefaçons.

D’après le China Daily, en 2001, elles ont fermé 1300 usines, étudié 480 000 cas, et saisis pour 57 millions de dollars de faux médicaments.

swissinfo/Georges Baumgartner

Près de 2% de tous les médicaments vendus dans le monde sont des contrefaçons, affirme la Fédération des associations de fabricants de médicaments à Genève.
Les faux représentent 8% de toute la production mondiale de médicaments, selon l’Organisation mondiale de la Santé.
Dans les pays en développement, 25% des produits pharmaceutiques sont des faux, selon Novartis.
Quelque 192.000 personnes seraient mortes, l’année dernière en Chine, après avoir absorbé de faux médicaments.

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