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Le temps du deuil après la tragédie en Valais

Les fleurs ont commencé à garnir le pont proche de l’entrée du tunnel où s’est produit l’accident. Reuters

Le tragique accident d'un car belge mardi soir à Sierre suscite une vive émotion. La présidente de la Confédération s'est rendue en Valais pour exprimer son soutien aux familles et aux sauveteurs, de même que le premier ministre belge Elio di Rupo.

Mardi soir vers 21 h 15 un bus belge transportant des enfants de retour de leur camp de ski a heurté de plein fouet le mur d’une aire d’arrêt d’urgence dans le tunnel autoroutier de Sierre. 28 occupants, dont 22 écoliers de 10 à 12 ans ont été tués. 24 autres enfants sont blessés.

Trois d’entre eux sont dans un état grave au CHUV de Lausanne, a indiqué Jean-Pierre Deslarzes, médecin-chef de l’Organisation cantonale valaisanne des secours. Les autres enfants blessés ont été transférés dans les hôpitaux de Sion, Sierre, Viège, Martigny et à l’hôpital de l’Île à Berne. Leur pronostic vital n’est pas engagé, selon M. Deslarzes.

Cause inconnue

La cause de l’accident reste inconnue. La police exclut toute interaction avec un autre véhicule et il n’a y a pas eu de problème avec la chaussée. A priori le véhicule ne roulait pas trop vite. Les enfants étaient attachés, a affirmé le procureur valaisan Olivier Elsig.

Problème technique, malaise du conducteur ou erreur humaine sont les trois hypothèses de recherche de la justice. Mais la dernière n’est pas privilégiée, a assuré le magistrat.

Deuil national en Belgique

Les familles des victimes sont arrivées mercredi vers 15h00 en Suisse, à l’aéroport de Genève, à bord d’un Airbus enprovenance de la base militaire belge de Melsbroek. Les 116 proches des victimes étaient accompagnés de psychologues et d’une équipe belge spécialisée dans l’identification des victimes. Tous se sont immédiatement rendus en Valais à bord de quatre bus et de deux hélicoptères Super Puma qui les attendaient sur le tarmac.

La présidente de la Confédération Eveline Widmer-Schlumpf s’est elle aussi rendue en Valais. Elle s’est exprimée devant la presse à Sion aux côtés du Premier ministre belge Elio di Rupo, arrivé sur place en fin d’après-midi.

Auparavant, M. di Rupo a évoqué un «jour tragique» pour toute la Belgique et décrété un deuil national. Ce drame frappe deux villes du Brabant et du Limbourg flamand où les écoliers sont scolarisés, Heverlee (près de Louvain) et Lommel.

Rappatriement peut-être jeudi

Les 24 personnes blessées dans l’accident d’autocar sont désormais identifiées, a indiqué mercredi soir le ministère belge de la Santé. La Belgique va étudier dès jeudi les modalités de rapatriement des blessés.

Deux avions de transport C-130 Hercules de l’armée belge ont par ailleurs été mis à disposition du gouvernement pour le rapatriement – peut-être dès jeudi – des dépouilles des victimes , a annoncé mercredi peu avant minuit le ministre de la Défense, Pieter De Crem, de retour d’une visite sur les lieux de l’accident.

Le gouvernement belge décidera par ailleurs dans les prochains jours de «la manière la plus appropriée» pour les commémorations, a indiqué le Premier ministre Elio Di Rupo au cours d’un point presse à l’aéroport militaire de Melsbroek, après avoir passé plusieurs heures à Sion et Sierre, où il a déposé une gerbe sur les lieux du drame.

Véhicule neuf

Il était près de 21h15 mardi lorsque l’autocar s’engage sur l’autoroute A9 après avoir rejoint la plaine, venant du Val d’Anniviers. Il transporte 52 passagers, dont 48 écoliers. Peu après, il pénètre dans le tunnel autoroutier dans lequel la vitesse est limitée à 100 km/h.

Soudain, sur un tronçon rectiligne, il heurte la bordure droite de la chaussée, puis percute frontalement un mur de béton à l’extrémité d’une place d’évitement. Deux autres cars accompagnaient celui qui a été accidenté. Il n’ont pas été impliqués dans ce drame et ont pu continuer leur route pour la Belgique.

Pas de mots

Quelque 200 sauveteurs ont œuvré plus de huit heures pour porter secours aux blessés. Plusieurs secouristes ne pouvaient cacher leurs larmes. Les mots sont «difficiles à trouver» pour décrire ce drame, a dit mercredi matin Jean-Pierre Deslarzes.

Le procureur Olivier Elsig a assuré les familles qu’il ferait tout pour savoir ce qui s’est passé en totale transparence.

La société Top Tours, en charge du car accidenté, est spécialisée dans les voyages liés aux sports d’hiver et emploie des chauffeurs spécialement formés pour cela. Elle gère une flotte de quatorze autocars et bénéficie d’une très bonne réputation, a souligné le secrétaire d’Etat belge à la mobilité Melchio Wathelet.

Les proches ou les personnes directement touchées par le drame peuvent obtenir des informations au numéro: 0041 848 112 117

Depuis 30 ans, la Suisse a connu une douzaine de drames impliquant des cars ou des bus. Le plus meurtrier a eu lieu en 1982.

12 juin 2010: un accident de car a coûté la vie à un couple de retraités canadiens à Reckingen (Valais).

13 avril 2005: une sortie de route d’autocar fait 13 morts au Grand-St-Bernard près d’Orsières (Valais).

16 août 2003: un minibus transportant les membres d’un club de gymnastique féminin du canton de Bâle-Campagne fait une chute de 80 mètres sur la route du col du Gurnigel (Berne). Trois femmes perdent la vie.

15 mai 1998: sur le versant sud du tunnel du San-Bernardino, un car tchèque dérape dans un virage en épingle à cheveux, défonce la barrière de sécurité et chute de 10 mètres dans le ravin. L’accident coûte la vie à deux des 34 passagers.

24 juillet 1992: au col du Nufenen (Valais), un bus aux plaques allemandes roulant trop vite sort de la route, fait plusieurs tonneaux et chute dans le lit de la rivière. Huit personnes sont tuées.

6 décembre 1991: sur l’A4 près de Zoug, un autocar sort de la route dans un virage et se couche sur le flanc. Une femme perd la vie.

16 juin 1991: à Zurich, après une manœuvre d’évitement, un autocar tombe d’un pont sur les voies de chemin de fer et prend feu. Deux des 50 passagers meurent.

18 septembre 1983: une collision entre un car de voyage allemand et trois voitures coûte la vie à trois personnes à Montlingen (Saint-Gall).

12 septembre 1982: à Pfäffikon (Zurich) un train happe un car de voyage sur un passage à niveau dont la barrière ne s’était pas abaissée. Trente-neuf personnes meurent.

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