
Spoljaric ne «voit pas d’alternative» au cessez-le-feu à Gaza

La présidente du CICR Mirjana Spoljaric "ne voit pas d'alternative" au cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Elle souhaite que la "qualité", pas seulement la "quantité", d'aide humanitaire qui entre dans le territoire palestinien puisse être améliorée.
(Keystone-ATS) Israël a menacé mercredi soir de reprendre son offensive si l’ensemble des dépouilles d’otages ne lui sont pas remises par le Hamas. De son côté, le groupe islamiste radical a affirmé avoir rendu tous les restes humains auxquels il avait pu accéder. Il a aussi mené des représailles contre des individus accusés d’avoir aidé l’Etat hébreu.
«Le cessez-le-feu doit tenir. Je ne vois pas d’alternative», a affirmé jeudi à Keystone-ATS à Genève la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). «Nous nous engageons à continuer notre travail. Nous ferons notre part avec tous nos moyens pour garantir que le cessez-le-feu tienne», dit-elle.
Mme Spoljaric ajoute que le CICR sait «quelles sont ses limites» par rapport aux parties au conflit. Il y a quelques jours, un porte-parole de l’organisation avait averti que le transfert des dépouilles, facilité par l’institution, prendrait «bien plus de temps» que le retour des otages vivants.
La présidente répète que «l’ouverture d’un maximum de points de passage sera indispensable». Le CICR a pu augmenter l’acheminement de ce dont il a besoin mais ce volume sera encore plus important à mesure que les possibilités de soutenir la population se renforceront.
Preuve de l’importance du DIH
«Beaucoup devra être fait pour ramener de la normalité à la population» de la bande de Gaza, selon la présidente qui est certaine que les parties au conflit savent précisément quels obstacles doivent être éliminés. Il faut «répondre aux besoins les plus urgents» des habitants. Ceux-ci ne sont même pas atteints partiellement, dit Mme Spoljaric.
Outre le volume de l’aide, la qualité de ce qui entre est importante aux yeux de la présidente. Notamment les infrastructures, le carburant ou le matériel médical. Les enfants devront aussi pouvoir à nouveau s’appuyer sur un système d’éducation adapté.
Les opérations depuis lundi dans la bande de Gaza montrent que le droit international humanitaire (DIH) «peut être honoré, peut être appliqué», avait auparavant affirmé la présidente lors d’une réunion devant plus de 500 personnes dont la plupart des Etats. Alors que les violations se multiplient dans les conflits, plus de 130 d’entre eux ont participé aux consultations de l’initiative mondiale sur celui-ci et plus de 90 la soutiennent.
«Leurs interventions sont sincères», estime Mme Spoljaric. Depuis un an, les Etats savent largement plus ce qu’ils «peuvent faire pour appliquer le DIH», ajoute-t-elle.