Tirs dans un foyer de travailleurs à Pretoria: douze morts
Des hommes armés ont pris d'assaut un foyer de travailleurs samedi dans la capitale sud-africaine Pretoria. Ils ont tué douze personnes dont un enfant de trois ans et deux adolescents de 12 et 16 ans, a annoncé la police.
(Keystone-ATS) Cette attaque est la dernière d’une série de fusillades de masse qui ont choqué le pays de 63 millions d’habitants, souffrant d’une criminalité endémique et d’un taux d’homicides parmi les plus élevés au monde. «Je peux confirmer qu’au total 25 personnes ont été touchées par des balles», a déclaré la porte-parole de la police, Athlenda Mathe.
«Bar clandestin»
Dix personnes sont mortes sur place dans le township de Saulsville, situé à 18 km à l’ouest de Pretoria, et deux ont succombé à leurs blessures à l’hôpital, a-t-elle précisé. Outre l’enfant de trois ans, un garçon de 12 ans et une jeune fille de 16 ans figurent aussi parmi les tués.
Trois hommes armés sont entrés vers 04h30 (03h30 en Suisse) dans ce que la porte-parole a décrit comme un «bar clandestin» au sein du foyer, et ont tiré sans discernement sur un groupe d’hommes qui buvaient. Il s’agit d’un «incident fort regrettable. La police n’a été alertée que vers 06h00» locales, a commenté Mme Mathe.
Le mobile de la fusillade reste inconnu et la police est à la recherche de suspects, pour l’heure non identifiés. «Nous sommes confrontés à un grave problème avec ces débits de boissons illégaux et sans licence», a expliqué Mme Mathe, ajoutant que c’est là que se produisent la plupart des fusillades de masse.
«Des innocents sont également victimes collatérales de ces violences», a-t-elle déploré au micro de la chaîne de télévision publique SABC.
Criminalité et corruption endémiques
L’Afrique du Sud, pays le plus industrialisé du continent, est aux prises avec une criminalité et une corruption endémiques, alimentées par des réseaux organisés. Les fusillades sont fréquentes, souvent liées aux violences des gangs et à l’alcool.
Si de nombreuses personnes possèdent légalement des armes à feu pour leur protection personnelle, le nombre d’armes illégales en circulation est bien plus important.
Entre avril et septembre, une moyenne de 63 personnes ont été tuées chaque jour en Afrique du Sud, selon les données de la police.
La plupart de ces décès étaient liés à des disputes, mais les vols et les violences de la part de gangs ont également contribué à ce bilan, a précisé la police en novembre.
En octobre, deux adolescents avaient été tués et cinq blessés lors d’une fusillade liée à des gangs à Johannesburg, la capitale économique du pays. En mai, des hommes armés avaient tué huit clients dans un bar de Durban, dans le sud-est du pays.
L’année dernière, 18 membres d’une même famille avaient été abattus dans une ferme isolée de la province du Cap-Oriental, également dans le sud-est.