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Le télescope CHEOPS a évité une collision avec un débris spatial

Le télescope spatial CHEOPS a failli être percuté au début octobre par le débris d'un satellite chinois (archives). KEYSTONE/SCIENCE PHOTO LIBRARY SPL/ATG MEDIALAB/EUROPEAN SPACE AGEN sda-ats

(Keystone-ATS) CHEOPS a frôlé la catastrophe. Début octobre, l’équipe du télescope spatial CHEOPS (CHaracterizing ExOPlanet Satellite) a dû effectuer une manoeuvre d’évitement à cause d’un débris d’un satellite chinois de la taille d’une brique de lait.

Les scientifiques ont été informés le 30 septembre qu’un débris spatial était sur la trajectoire de collision avec CHEOPS, indique jeudi l’Université de Genève dans un communiqué. Deux jours plus tard, un débris du satellite chinois défectueux Fengyun 1C devait passer devant CHEOPS.

Selon l’Université de Genève, de telles approches peuvent être extrêmement dangereuses, car les objets en orbite terrestre se déplacent dans l’espace à une vitesse plusieurs fois supérieure à celle d’une balle de fusil. Un morceau d’un centimètre de diamètre entrant en collision avec un autre objet libère l’énergie d’une grenade à main qui explose.

Selon les calculs, le morceau de débris du satellite chinois se serait trouvé à une distance dangereuse de 500 mètres du télescope CHEOPS. La probabilité d’une collision est alors de 1:10 000.

“Cela peut ne pas sembler très dramatique à première vue. Mais aux vitesses énormes des satellites, une déviation minimale de l’orbite peut avoir des conséquences fatales”, explique Christopher Broeg, manager de la mission CHEOPS à l’Université de Berne cité dans le communiqué. En cas de collision, cela aurait pu signifier la destruction de CHEOPS.

Orbite corrigée

“Nous avons décidé pour une orbite à 56 mètres en dessous de l’orbite précédente”, explique M. Broeg. Pour corriger la trajectoire, l’instrument a dû être arrêté le 1er octobre pour des raisons de sécurité.

Le 2 octobre à 00h52, l’ordinateur de bord a allumé les propulseurs de contrôle de CHEOPS pendant 1,5 seconde et a réussi à corriger l’orbite. Le débris a finalement survolé CHEOPS le 2 octobre à 01h41 à une vitesse relative de 3140 mètres par seconde à une distance d’environ un kilomètre sans causer de dommages.

Haute tension

Lors de la planification de la mission, il a été supposé qu’il y aurait au maximum trois avertissements de collision par an et une correction d’orbite efficace. “Pour l’équipe du CHEOPS, c’était le premier avertissement, c’est pourquoi la tension était élevée au début”, s’exclame Christopher Broeg.

CHEOPS a pour objectif d’analyser les exoplanètes connues afin de déterminer, entre autres, si elles réunissent des conditions propices au développement de la vie. Ce projet de l’Agence spatiale européenne et de la Suisse est placé sous la responsabilité de l’Université de Berne en collaboration avec l’Université de Genève.

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