Trafic de drogue: une « mule » de 67 ans devant la justice genevoise
(Keystone-ATS) Genève – Le procès d’une bande de trafiquants de cocaïne s’est ouvert devant la Cour d’assises de Genève. Les prévenus, une sexagénaire et quatre hommes, sont accusés d’avoir importé en Europe des dizaines de kilos de drogue. Ils risquent jusqu’à 20 ans de réclusion.
Agée de 67 ans, la femme a été utilisée pour transporter la marchandise. Entre 2007 et 2008, elle a effectué une quinzaine de voyages entre l’Afrique et l’Europe avec de la drogue dissimulée dans ses bagages. Au total, elle est accusée d’avoir importé 82 kilos de cocaïne pour le compte de ses patrons africains.
Un inspecteur de la police genevoise, travaillant depuis 14 ans à la brigade des stupéfiants, a déclaré à la barre n’avoir jamais vu un trafic d’une telle ampleur. « Pour moi, c’est la plus grosse affaire que j’ai rencontrée », a-t-il déclaré en réponse à une question du substitut du procureur Yves Bertossa.
Le bande choisissait ses « mules » avec soin. Il s’agissait en général de dames blanches d’un certain âge qui avaient des problèmes financiers. Ces personnes inspirent confiance. En les croisant à l’aéroport, on a plutôt envie de les aider à porter leurs valises qu’à les contrôler, a relevé le policier.
La police a mis plus d’un an à démanteler le réseau. La drogue était importée depuis le Bénin, le Togo, le Mali et le Burkina Faso. Au Bénin, un gros bonnet, qu’on appelait le boss, a même été arrêté dans le cadre de l’enquête. Il a été surpris de ce qui lui arrivait, car il se croyait intouchable, a témoigné l’inspecteur.
En Suisse, la drogue était réceptionnée par deux des accusés, des Africains de 30 et 39 ans. Ces hommes avaient un train de vie élevé alors qu’ils ne travaillaient pas, ont remarqué les policiers genevois au début de leur enquête. Ils roulaient dans des voitures de luxe et fréquentaient les hôtels cinq étoiles.
Vendus dans la rue après avoir été coupés, les dizaines de kilos de cocaïne importés par la bande représentent un chiffre d’affaires de plusieurs millions de francs. Le procès se poursuit jusqu’à mercredi.