
Trump promet d’envoyer plus d’armes « défensives » à l’Ukraine

Donald Trump a promis d'envoyer des armes supplémentaires à l'Ukraine. Cette nouvelle déclaration intervient quelques jours après l'annonce d'une suspension de certaines livraisons américaines et au moment où la diplomatie se heurte à une impasse.
(Keystone-ATS) « Nous allons devoir envoyer plus d’armes, principalement des armes défensives », a déclaré lundi le locataire de la Maison Blanche, qui s’est dit « mécontent » à l’égard du dirigeant russe Vladimir Poutine. « Ils sont frappés de manière très, très dure », a ajouté le septuagénaire à propos des Ukrainiens.
« Il est évident que ces actions ne s’inscrivent probablement pas dans le cadre des efforts visant à promouvoir un règlement pacifique » du conflit en Ukraine, a réagi mardi lors de son point presse quotidien le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, cité par l’agence d’Etat Ria Novosti.
Toute livraison « vise clairement à favoriser par tous les moyens la poursuite des hostilités », a-t-il ajouté, évoquant une ligne « choisie par les Européens » – sans citer le président américain.
Pression américaine sans effet
Donald Trump s’est rapproché depuis janvier de Vladimir Poutine, mettant la pression pour obtenir un arrêt des combats, sans toutefois parvenir à des progrès concrets.
De façon inattendue, son gouvernement a annoncé avoir cessé de fournir certaines armes à Kiev, officiellement en raison d’une inquiétude quant à la baisse des stocks de munitions des Etats-Unis – le premier soutien militaire de l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022.
Dix systèmes Patriot
Des responsables américains se sont efforcés ensuite de minimiser l’impact de cette mesure sans donner plus de détails.
Selon le site spécialisé Axios, citant des sources anonymes, Trump a notamment promis de « livrer immédiatement 10 (systèmes de défense aérienne) Patriot ». Soit une quantité inférieure au nombre de Patriot dont la livraison a été suspendue début juillet, toujours selon Axios.
Des discussions se poursuivent également avec l’Allemagne qui envisage d’acheter davantage de Patriots aux États-Unis pour les fournir à l’Ukraine, dont le président ne cesse de réclamer des Patriot supplémentaires.
Pendant le mandat de l’ancien président Joe Biden, Washington s’était engagé à fournir plus de 65 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine. Donald Trump n’a, lui, pas annoncé de nouvelles aides à Kiev depuis janvier.
Diplomatie au point mort
La diplomatie est au point mort entre les belligérants. Deux cycles de pourparlers entre Russes et Ukrainiens en Turquie le 16 mai et le 2 juin n’ont pas abouti à une percée majeure, et un troisième cycle n’a toujours pas été annoncé.
Vendredi, Donald Trump s’est dit « très mécontent » d’un appel téléphonique organisé la veille avec Vladimir Poutine. « Il veut aller jusqu’au bout, juste continuer de tuer des gens, ce n’est pas bien », a affirmé le milliardaire à la presse à bord d’Air Force One.
Il a laissé entendre qu’il pourrait être prêt à durcir les sanctions contre Moscou, après avoir évité pendant ces six derniers mois d’y recourir alors qu’il tentait de persuader son homologue russe de mettre fin à la guerre.
Poutine maintient ses exigences
Vladimir Poutine maintient toujours ses demandes maximalistes, en particulier que Kiev cède à la Russie les régions ukrainiennes annexées et que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan. Les dirigeants ukrainiens et leurs alliés occidentaux jugent ces conditions inacceptables.
L’Ukraine, pour sa part, exige que l’armée russe se retire entièrement de son territoire, occupé à hauteur d’environ 20%.
« Zone tampon » ?
Sur le terrain, la Russie a revendiqué lundi la prise d’une localité dans la région de Dnipropetrovsk, dans le centre-est de l’Ukraine, une première depuis février 2022.
Ce village, Datchnoïe, est situé à quelque 70 km de la grande ville de Donetsk sous contrôle russe. Kiev n’a pas réagi dans l’immédiat à cette annonce. Plus tôt lundi, l’état-major de ses forces armées avait assuré que des assauts russes avaient été repoussés la veille dans les environs du village.
Pour Oleksiï Kopytko, un expert militaire ukrainien, la Russie peut tenter d’établir « une zone tampon » pour limiter les frappes ukrainiennes sur le front et en profondeur.
Cet ancien conseiller du ministère ukrainien de la Défense a néanmoins affirmé à l’AFP que Moscou n’avait « pas et (n’aurait) pas les ressources nécessaires pour avancer rapidement ».
Villes toujours sous les bombes
Les forces russes continuent par ailleurs de bombarder quasi quotidiennement des villes ukrainiennes, tandis qu’en riposte, l’Ukraine mène également, presque chaque jour, des attaques aériennes en Russie.
Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée de l’air ukrainienne a rapporté la présence de drones dans les régions septentrionales de Soumy et Kharkiv.
La nuit précédente, Moscou avait envoyé 101 drones et tiré quatre missiles en direction de l’Ukraine, faisant au moins quatre morts et plusieurs dizaines de blessés au total dans différentes régions, selon les autorités ukrainiennes. Deux centres de recrutement militaire, à Kharkiv et Zaporijjia (sud) ont notamment été touchés, faisant quatre blessés, selon Kiev.
Rafinerie de pétrole russe touchée
L’Ukraine a, elle, lancé 91 drones d’attaque dans la nuit de dimanche à lundi, selon Moscou. Le renseignement militaire ukrainien (GUR) a affirmé qu’une raffinerie de pétrole de la région russe de Krasnodar (sud-ouest), « directement impliquée dans la guerre d’agression », avait été frappée.