Une initiative pour une vraie inclusion des enfants avec handicap
Une initiative pour une véritable inclusion scolaire des enfants avec handicap est lancée à Genève par la FEGAPH. Elle demande au canton de mettre en oeuvre le droit à une éducation sans discrimination, ancré dans la Convention de l'ONU sur les droits des personnes handicapées.
(Keystone-ATS) L’initiative législative «Tous ensemble à l’école!» a été publiée mercredi dans la Feuille d’avis officielle après avoir été présentée mardi aux médias. La Fédération genevoise des associations de personnes handicapées et de leurs proches (FEGAPH) a jusqu’au 7 avril pour récolter 4214 signatures valables.
La Suisse a été sévèrement critiquée pour ses retards en matière d’éducation inclusive lors de son premier examen par le comité de l’ONU en 2022, écrit la FEGAPH. A Genève, plus de la moitié des élèves de l’enseignement spécialisé sont totalement isolés des autres élèves, et certains «passent jusqu’à deux heures par jour dans des transports spécialisés, pour être scolarisés loin de leur quartier, de leurs camarades et de leur famille», déplorent les initiants.
Principe de proximité
L’initiative demande que les ressources de l’enseignement spécialisé soient investies dans l’école régulière. S’appuyant sur un modèle qui fonctionne depuis 2011 au Tessin, elle prévoit des classes inclusives, avec un maximum de quatre élèves à besoins pédagogiques spécialisés, des classes spécialisées, de douze élèves au maximum, dans les écoles régulières, et le maintien des institutions spécialisées pour des besoins très spécifiques.
Un article de l’initiative consacre le principe de proximité: les classes inclusives et spécialisées seraient réparties dans l’ensemble des établissements d’enseignement régulier du canton. Les élèves seraient scolarisés, dans le respect de leurs besoins, dans la classe la plus proche de leur domicile. Le canton aurait un délai de dix ans pour planifier la transition.
L’initiative est soutenue par plusieurs associations ainsi que la gauche et le MCG. Elle reprend des dispositions du projet de loi «Pour une véritable inclusion, cessons de séparer les enfants différents!» qui a été refusé par la commission de l’enseignement du Grand Conseil et doit encore être traitée en plénière.