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Valls récuse la notion de « nation corse » et exclut une « séparation »

(Keystone-ATS) Le Premier ministre français Manuel Valls a récusé mercredi la notion de « nation corse » et balayé toute idée d’une « séparation » d’avec la France. Il s’exprimait après l’arrivée de dirigeants nationalistes au pouvoir dans l’île lors d’élections régionales mi-décembre.

« Certains parlent d’une nation corse. Mais je ne sais pas trop ce que cela veut dire. Il n’y a qu’une seule nation, la nation française. Il est hors de question de revenir là-dessus », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Le Parisien.

« L’attachement de la Corse à la République française n’est et ne sera jamais négociable », martèle le chef du gouvernement socialiste, pour qui il n’y a « pas de séparation possible » pour l’île méditerranéenne rattachée à la France en 1768.

Pas de « prisonniers politiques »

Manuel Valls exclut également d’accorder au corse un statut de langue co-officielle dans l »île-berceau de Napoléon, tout comme d’amnistier des détenus présentés par les nationalistes comme des « prisonniers politiques ».

« La République reconnaît la langue corse, elle est même enseignée à l’école publique (…) Mais il n’y a qu’une seule langue officielle: le français », insiste-t-il.

« En France, il n’existe pas de prisonnier politique (…) Il ne peut y avoir aucune amnistie et il n’y en aura pas », ajoute-t-il sur la question des détenus, en rappelant l’assassinat en 1998 du principal représentant de l’Etat en Corse, le préfet Claude Erignac.

« Injure au suffrage universel »

Le dirigeant nationaliste et nouveau président de l’exécutif régional corse Gilles Simeoni a vivement réagi aux propos du Premier ministre en l’accusant de refuser le dialogue. « C’est en quelque sorte une injure qui est faite au suffrage universel », a-t-il affirmé sur la radio Europe 1.

Condamnant de nouveau les violences qui ont secoué Ajaccio pendant trois jours le week-end dernier, Manuel Valls a par ailleurs assuré que « l’Etat ne reculera jamais en Corse ».

L’agression de pompiers le soir de Noël dans un quartier populaire de la première ville corse, peuplé pour moitié d’immigrés, a déclenché des manifestations émaillées de dérapages racistes avec notamment le saccage d’une salle de prière musulmane.

« Ces actes indignes meurtrissent la République », a commenté M. Valls, en « prenant acte que ces faits inadmissibles ont été condamnés avec force » par les dirigeants nationalistes corses.

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