
Carla Del Ponte snobée par le gouvernement rwandais
La visite à Kigali du procureur général du Tribunal Pénal International pour le Rwanda s'est achevée sur un échec. La magistrate suisse n'a pas pu relancer la coopération entre le TPR et le Rwanda.
La visite à Kigali du procureur général du Tribunal Pénal International pour le Rwanda s’est achevée sur un échec. La magistrate suisse n’a pas pu relancer la coopération entre le TPR et le Rwanda.
Carla Del Ponte refuse de parler d’échec, ni même de déception. Pourtant, lors de cette première visite au Rwanda, elle n’aura été reçue par aucun officiel. La magistrate affirme comprendre et partager l’ire du gouvernement. Une colère suscitée par la décision de la Cour d’appel internationale de relâcher, pour vice de procédure, le présumé génocidaire Jean Bosco Barayagwiza. Pour autant, la fermeté des autorités rwandaises augure mal de la reprise de la collaboration avec le tribunal. Le procureur général juge même que la suspension pourrait devenir réellement inquiétante si elle se prolongeait.
D’ailleurs, ses effets sur le travail du tribunal se font déjà sentir. Les enquêtes sur le terrain sont devenues difficiles. Les autorités rwandaises mettent les pieds contre le mur. Et les témoins qui devraient déposer dans les procès en cours à Arusha risquent de ne pas obtenir l’autorisation de quitter le Rwanda. C’est donc le blocage pur et simple qui guette le tribunal.
Pour le moment, Carla Del Ponte n’envisage pas le pire. Elle a décidé de tout mettre en oeuvre afin d’obtenir la révision de la décision litigieuse. Si cette tentative échouait, il serait selon Carla Del Ponte toujours possible de faire comparaître le présumé génocidaire devant un tribunal national, peut-être une juridiction rwandaise.
Forte de cette certitude, la magistrate suisse ne doute pas d’être enfin reçue par les autorités rwandaises, lors de sa prochaine visite à Kigali, en février 2000.
Valérie Gomez

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