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Cycliste sur une route enneigée

Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Helvètes du monde,

La Suisse s’est réveillée sous d’abondantes chutes de neige ce matin, qui ont engendré les proverbiales perturbations du trafic routier et ferroviaire. Cela n’a pas empêché les sept membres du gouvernement de se réunir pour proposer un nouveau serrage de vis contre la pandémie. Règle des «2G» ou fermetures d’établissements: ce sont les deux variantes à l’étude.

Pour cette dernière sélection de la semaine, je vous parle aussi de suppressions de postes chez Alstom, des mésaventures d’une figure du mouvement antivax romand et de l’état de la solidarité en Suisse.

Excellente lecture et bon week-end,

conférence de presse du Conseil fédéral
Le président de la Confédération Guy Parmelin (c.), le conseiller fédéral Alain Berset (g.) et le vice-chancelier André Simonazzi (d.) en conférence de presse ce vendredi 10 décembre. Keystone / Anthony Anex

Alors que la situation sanitaire continue de se dégrader, le Conseil fédéral s’est réuni ce vendredi pour évaluer de nouvelles mesures de lutte contre la pandémie. Il a décidé de mettre en consultation auprès des cantons deux variantes jusqu’au 14 décembre.


La première prévoit la mise en place à grande échelle de la règle dite des «2G» pour les espaces intérieurs. Seules les personnes vaccinées ou guéries («geimpt und genesen» en allemand) pourraient entrer dans les restaurants et les espaces de culture, de sport ou de loisirs. L’accès ne serait plus possible avec un simple test négatif.

Cette mesure serait accompagnée de l’obligation de porter un masque et de consommer assis. Si ce n’est pas possible, comme dans les bars, les discothèques ou pour les répétitions de chœurs ou de fanfares, il faudrait présenter un test Covid négatif en plus de la preuve d’une vaccination ou d’une guérison («2G+»).

La seconde variante prévoit elle aussi l’introduction de la règle des «2G» et du port du masque. Les lieux où le port du masque n’est pas possible seraient fermés. Il ne serait plus possible de manger ou de boire dans les enceintes sportives closes. Les activités sportives ou culturelles en intérieur seraient autorisées, mais avec un masque.

Des restrictions sont aussi prévues en cas de nécessité dans le cadre privé. Dès qu’une personne de plus de 16 ans n’est ni vaccinée ni guérie, la limite devrait être fixée à cinq personnes, enfants compris. Le Conseil fédéral a également remis sur le tapis une obligation du télétravail, et recommande vivement aux cantons de rétablir le port du masque obligatoire dans les écoles.

Une vue aérienne de l usine de Villeneuve et d un train CFF
Une vue aérienne de l’usine de Villeneuve et d’un train CFF, en août 2015. Keystone / Maxime Schmid

Le constructeur ferroviaire Alstom-Bombardier va supprimer un tiers des effectifs, soit 150 emplois, de son site à Villeneuve dans le canton de Vaud. L’essentiel de l’activité de cette usine consiste à assembler les trains à deux étages pour les Chemins de fer fédéraux (CFF).


L’annonce des suppressions de postes fait suite à la décision des CFFde confier au concurrent suisse d’Alstom, Stadler Rail, une commande de 286 rames pour le trafic régional. Le groupe français, qui avait aussi répondu à l’appel d’offre, a déposé un recours mais semble se faire peu d’illusions sur l’issue de la procédure.

L’annonce du choix des CFF faisait craindre ces derniers temps la fermeture pure et simple du site vaudois. Ce ne sera pas le cas: Alstom compte miser à l’avenir sur des projets de tram et de métro, et surtout faire de Villeneuve «un centre de services», selon sa directrice générale pour la Suisse, citée par Le Temps.

Des licenciements seront toutefois inévitables, car le potentiel de retraites anticipées est limité. Villeneuve emploie en outre de nombreux frontaliers – 60% de l’effectif est de nationalité française. Alstom leur proposera un emploi sur les autres emplacements français du groupe, par exemple à Belfort, Villeurbanne, Crespin (Valenciennes) ou au Creusot.

  • Alstom-Bombardier supprime 150 emplois sur son site de Villeneuve – la dépêche ATS
  • Alstom supprime 150 emplois à Villeneuve – l’article du TempsLien externe (abonnement)
  • Alstom-Bombardier supprime 150 emplois sur son site de Villeneuve – le sujet de la RTSLien externe
Portrait de Chloé Frammery
La Genevoise Chloé Frammery a été bloquée par Facebook pour 30 jours. Keystone / Anthony Anex

Une figure de proue des coronasceptiques et des antivax de Suisse romande sanctionnée par Facebook. La Genevoise Chloé Frammery, aussi vue ces derniers mois dans des manifestations en France, a été bloquée par le réseau social pour 30 jours, rapporte blick.ch.


Facebook lui reproche la publication de plusieurs informations non vérifiées. Son profil est toujours visible mais elle ne peut temporairement plus publier. L’enseignante, suspendue en juillet par le Département de l’instruction publique genevois, s’en est indignée via son canal Telegram et dit avoir contesté la décision du réseau social.

Parmi ses publications jugées problématiques, l’une concernait les données du Vaers, le système de signalement des effets indésirables des vaccins aux Etats-Unis. «Ma publication sur les 2761 bébés morts après ‘vaccination’ Covid (…) ‘ne respecte pas les standards de la communauté’… Les chiffres OFFICIELS seraient selon Facebook ‘de la désinformation’… Bienvenue dans le meilleur des mondes», a dénoncé Chloé Frammery.

Mais bien qu’il s’agisse effectivement d’une source officielle, les données du Vaers sont à prendre avec des pincettes, rappelle Blick. Ces données sont souvent déformées et mal interprétées, notamment par des groupes anti-vaccins.

  • Facebook bloque la complotiste Chloé Frammery – l’article de blick.chLien externe
  • Les complotistes s’enflamment autour du coronavirus – article du TempsLien externe (2020)
  • De rebelle à martyre, la trajectoire fulgurante de Chloé Frammery – l’épisode que lui consacre heidi.newsLien externe dans sa série sur les complotistes de Suisse romande (abonnement)
  • Pourquoi les théories du complot fascinent autant – l’interview du professeur de psychologie sociale Pascal Wagner-Egger

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Modéré par: Marc Leutenegger

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Des bénévoles distribuent des sacs alimentaires à des personnes dans le besoin
Les inégalités se sont creusées pendant la pandémie, mettant à mal la solidarité. Keystone / Jean-christophe Bott

La pandémie met à mal l’entraide et la cohésion. C’est ce qui ressort d’un sondage sur la perception de la solidarité en Suisse, mandaté par la Chaîne du Bonheur et publié ce vendredi.


L’enquête montre que la part de la population prête à soutenir financièrement des causes a diminué. Plus d’un quart des sondé-es déclarent donner moins qu’avant le Covid-19. Cette évolution est corrélée à l’impact que la crise a eu sur la situation financière des individus. Près d’une personne sur cinq déclare avoir moins de moyens qu’avant l’apparition du coronavirus.

L’autre enseignement de ce rapport est une tendance générale au repli sur soi en matière d’aide. La population est par exemple davantage disposée à soutenir des causes géographiquement proches que des communautés lointaines. «Alors que la Suisse connaît bien moins de situations d’urgence que d’autres pays, (…) la disposition à la solidarité dépend fortement de la distance», relève l’institut de sondage.

La publication de cette enquête accompagne le lancement d’une collecte de dons dédiée à l’enfance en souffrance. La Chaîne du Bonheur, fondation caritative partenaire de la SSR – la maison-mère de SWI swissinfo.ch – marque ainsi ses 75 ans d’existence. Les dons peuvent être effectués en ligne directement sur le site de la Chaîne du BonheurLien externe, ou sur son compte postal 10-15000-6, mention «Enfance».

  • La solidarité au temps du Covid: moins de dons, plus de proximité – notre article
  • D’autres enseignements de l’étude dans l’article de la RTSLien externe
  • La Chaîne du Bonheur célèbre 75 ans de solidarité suisse – retour sur l’histoire de la Chaîne du Bonheur

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