Adolescent grièvement blessé par balles à Grenoble
Un adolescent de 12 ans a été grièvement blessé de plusieurs balles sur un point de deal de drogue à Grenoble, dans la nuit de samedi à dimanche, a-t-on appris de source policière. Ses agresseurs ont pris la fuite.
(Keystone-ATS) Si le scénario d’une fusillade dans le cadre de trafics de stupéfiants était avérée, l’adolescent figurerait parmi les plus jeunes ainsi visés ces dernières années.
Atteint au dos et aux membres inférieurs, il était en arrêt cardio-respiratoire quand les secours l’ont transporté à l’hôpital avec son pronostic vital engagé, a indiqué à l’AFP une source policière, confirmant une information du quotidien Le Dauphiné Libéré.
Les policiers ont été alertés aux environs de 03H00 par des riverains, qui avaient entendu plusieurs détonations ainsi qu’un véhicule en fuite, a précisé cette source policière.
Neuf étuis de balles de 9 mm ont été retrouvés sur place, dans un secteur qui n’est pas couvert par des caméras de vidéosurveillance, a-t-elle ajouté.
Victime non identifiée
La jeune victime, née en décembre 2012, «serait un mineur non accompagné» et se trouvait dans le coma en milieu de matinée dimanche, a déclaré à des journalistes dont l’AFP le procureur adjoint de Grenoble François Touret de Coucy. L’enquête pour «tentative de meurtre» a été confiée à la police judiciaire.
La victime, pour laquelle les enquêteurs ne disposent pas «d’identité certaine», présente quatre plaies, deux dans le dos, deux dans les jambes, selon le magistrat. Aucun des agresseurs n’est identifié non plus, a signalé M. Touret de Coucy.
Le quartier de Chorier-Berriat, où est survenu le drame, dans l’ouest de Grenoble, est connu pour son passé industriel, mais les friches et les anciens bâtiments d’usines ont été reconvertis en immeubles modernes et certaines zones sont très animées, avec des bars prisés par les jeunes et des restaurants. Mais d’autres zones sont réputées abriter des points de deal.
«Guerre des gangs»
Les fusillades dans le cadre de règlements de comptes entre groupes de trafiquants de drogue ne sont pas rares dans la capitale iséroise et certaines de ses banlieues, les autorités n’hésitant plus à parler de «guerre des gangs».
Entre janvier et avril 2025, cinq hommes, dont deux mineurs, avaient été blessés dans au moins trois fusillades présentées comme des règlements de comptes.
Il y a plus d’un an, le 23 octobre 2024, un adolescent de 15 ans avait péri et un de 17 ans avait été blessé par balles près d’un point de deal disputé entre gangs rivaux en plein centre-ville. Cette fusillade avait été présentée par le parquet comme une vengeance quelques jours après l’assassinat, en banlieue, d’un quadragénaire dont une partie de la famille était connue pour participer «activement» au trafic au point de deal où les deux adolescents avaient été visés.
«Petites mains»
Selon les chiffres de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), en 2024, 61% des condamnés pour infractions liées aux drogues étaient âgés de 15 à 25 ans et près de 10’000 mineurs seraient impliqués dans des affaires de trafic de stupéfiants.
L’âge moyen des «petites mains» employées par les réseaux criminels se situe autour de 15-16 ans avec un recours accru à de très jeunes mineurs, parfois âgés de dix ans, précise la Mildeca.