
Ancienne mine de potasse: Alsace Nature va porter plainte

(Keystone-ATS) L’association Alsace Nature a annoncé qu’elle va porter plainte en début de cette semaine contre X pour qu’une enquête soit menée sur la nature des déchets dangereux enterrés dans une ancienne mine de potasse du Haut-Rhin. Un site que le gouvernement a décidé de boucher définitivement.
« C’est une plainte pénale contre X, le but de l’action est de pouvoir enfin faire un inventaire complet de ce qu’il y a vraiment » dans la mine, a expliqué vendredi dernier à l’AFP Me François Zind, avocat de l’association de protection de l’environnement.
Celle-ci prévoit de déposer sa plainte en début de semaine au tribunal judiciaire de Strasbourg ou à celui de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy.
« On sait qu’il y a des milliers de tonnes qui n’ont pas été ouvertes, ce sont seulement les déclarations des producteurs », a-t-il expliqué, en s’appuyant sur de récents articles de Rue89 Strasbourg et Reporterre, ainsi que de la presse régionale allemande. Ceux-ci rapportent des témoignages sur l’éventuelle présence de déchets autres que ceux déclarés, comme des déchets médicaux ou des produits avec du mercure.
Incendie d’un lieu de stockage
« Il ne faut pas que ce dossier soit enterré », a insisté Yann Flory d’Alsace Nature, qui défend l’extraction des quelque 40.000 tonnes de déchets enfouis dans Stocamine et veut « surtout relancer le débat ».
A la fin des années 1990, il avait été décidé de reconvertir cette mine de potasse en fin de vie à Wittelsheim (Haut-Rhin) en décharge industrielle souterraine, pour y stocker 320.000 tonnes de déchets dangereux, mais non radioactifs.
Mais l’apport de déchets a été arrêté dès 2002 après l’incendie d’un des lieux de stockage, alors que plus de 40.000 tonnes avaient déjà été descendues à 500 mètres sous terre.
Colère des élus locaux
Après des années de tergiversations sur l’avenir du contenu de cette mine, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a tranché en janvier en faveur d’un confinement définitif, dans du béton, de ce qui est déjà enfoui. Une décision qui a soulevé la colère d’élus locaux et d’associations qui voulaient en retirer un maximum avant sa fermeture et qui craignent une pollution de la nappe phréatique d’Alsace.
« J’ose espérer qu’à partir du moment où une enquête est diligentée, ils ne vont pas passer en force » et commencer à couler le béton avant la fin de l’enquête, a précisé Me Zind. Celui-ci espère savoir d’ici septembre si sa plainte est transmise ou pas à un juge d’instruction spécialisé.