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URSS

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Qu’elle est loin l’euphorie qui gagna les pays occidentaux il y a 30 ans, à la suite de la dislocation de l’Union soviétique. Une euphorie coupable, répète aujourd’hui Vladimir Poutine pour justifier ses menaces militaires à l’encontre de l’Ukraine.

Lointain aussi, l’esprit agile et décidé du gouvernement suisse de l’époque qui reconnut, le 23 décembre 1991, la plupart des anciennes républiques soviétiques.  

L’année finissante résume bien l’incertitude du monde qui s’impose depuis le début du siècle. Un ébranlement accentué par la pandémie et ses conséquences économiques qui perturbent l’approvisionnement en énergie. Au point de rendre palpable le spectre d’un blackout en Suisse.

L’énergie dégagée ces jours par les retrouvailles en famille ou entre amis n’en est que plus précieuse.

Joyeuses fêtes,

nucléaire
Keystone / Alessandro Della Bella

Marqué par une flambée des prix, le secteur de l’énergie connaît une nouvelle pression ce mois de décembre avec la fermeture de plusieurs centrales nucléaires en France. Importatrice d’électricité en hiver, la Suisse est directement concernée.

«Faut-il redouter une panne de courant au moment d’éclairer le sapin de Noël?», s’interroge la Tribune de Genève. Déjà évoqué en octobre par le Conseil fédéral dans ses scénarios sur l’approvisionnement électrique du pays, le risque d’un blackout a gagné en intensité avec l’arrêt annoncé par Électricité de France (EDF) de quatre centrales nucléaires.

«Avec ces quatre réacteurs, les plus puissants du parc, la France comptait 14 réacteurs arrêtés sur 56 mercredi», résume Le Temps. «La sécurité de l’approvisionnement en électricité du pays n’est pas menacée pour l’instant. Car la production des centrales en Suisse, mais aussi en Allemagne et en Italie, est actuellement suffisante, et les réseaux pour importer de l’électricité demeurent disponibles», déclare Simon Witschi, de la Commission fédérale de l’électricité, à la Tribune de Genève.

Dans le même article, le consultant Nicolas Charton n’écarte pas les dangers: «S’il n’y a pas de risque de pénurie à ce stade, le réseau électrique reste sensible à un incident, par exemple un défaut sur une grande ligne.» La RTS, elle, raconte les alternatives qui se développent en Suisse. Face à ces risques de pénurie d’électricité, un nombre croissant de propriétaires s’équipent d’installations permettant une totale autarcie.

Forum de Davos en 1992
Dodis. Trois présidents des Etats de la CEI avec le président Felber à Davos en février 1992.

Il y a 30 ans, le 23 décembre 1991, la Suisse était l’un des premiers pays à reconnaître les États qui succèdent à l’Union soviétique, rappellent les historiens des Documents diplomatiques suisses (Dodis).

Cette année-là, l’empire soviétique se disloque à une vitesse vertigineuse. Et la plupart des anciennes républiques de l’URSS rejoignent la Communauté des états indépendants (CEI) constituée par le nouveau président de la Russie Boris Eltsine. Un regroupement acté le 21 décembre dans la capitale du Kazakhstan.

Le lundi 23 décembre, à 13h30, le Conseil fédéral discute par téléphone d’une proposition de reconnaissance, raconte DODIS. «Il est important que la Suisse établisse le plus rapidement possible des contacts avec les nouvelles républiques», déclare le conseiller fédéral Jean-Pascal Delamuraz, appuyant la proposition du chef du DFAE René Felber. Quinze minutes de délibération plus tard, le Conseil fédéral prend la décision de reconnaître ces nouveaux États.

La participation de délégations de haut rang des pays de la CEI au Forum économique mondiale (WEF) de Davos, début février 1992, donne l’occasion au ministre des Affaires étrangères Felber, président de la Confédération cette année-là, de rencontrer d’un grand nombre de leurs présidents, notamment d’Asie centrale. Des liens qui, par la suite, permettront à la Suisse de constituer un groupe baptisé Helvétistan, lui assurant un siège au conseil d’administration de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.

«C’est, avec la reconnaissance précoce de la République populaire de Chine le 17 janvier 1950, l’un des rares écarts à la politique habituelle – ni dans les premiers ni dans les derniers – de reconnaissance de la Suisse», relève Sacha Zala, directeur du centre de recherche Documents diplomatiques suisses (Dodis).

aide aux media
Keystone / Gerhard Riezler

Suite de notre tour d’horizon des prochaines votations fédérales avec un référendum contestant le soutien public aux médias suisses.

Le Parlement suisse a décidé cet été de soutenir davantage les médias privés. Environ 150 millions de francs supplémentaires par an seront alloués aux journaux, radios, télévisions privées et médias en ligne. Des élus de droite et des éditeurs s’y opposent par la voie du referendum en votation le 13 février prochain.

Les adversaires de ce projet déplorent que l’aide financière profite également aux éditeurs les plus riches et aux entreprises cotées en bourse. Ils considèrent aussi que les subventions étatiques diminuent l’indépendance des médias et les empêchent de jouer leur rôle de quatrième pouvoir envers les politiques et les autorités.

Au nom du gouvernement, Simonetta Sommaruga défend cette nouvelle enveloppe budgétaire, sans laquelle «il y a le risque que d’autres journaux disparaissent, que les radios locales soient affaiblies et que certaines régions ne soient plus couvertes par des sites d’informations.» Face à la crise prolongée que traversent les médias, une centaine de parlementaires et 80 médias soutiennent également ce surcroit d’aide financière.

  • Le soutien public aux médias suisses entre les mains du peuple (swissinfo.ch)
  • Loi fédéraleLien externe sur un train de mesures en faveur des médias

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