Belgique: l’unité menacée par l’escalade de la crise politique
(Keystone-ATS) La crise politique, qui paralyse depuis plus d’un an la Belgique, s’est brutalement aggravée jeudi avec le rejet, par les indépendantistes flamands, d’un projet de compromis sur l’avenir du pays. Une situation qui risque d’ouvrir la voie à de nouvelles élections au péril de l’unité du pays.
Le parti N-VA de Bart De Wever, nationaliste et libéral en matière économique, a repoussé une offre de la dernière chance, qui aurait permis de relancer les négociations sur la formation d’un gouvernement en Belgique et de sortir le pays de la plus longue crise politique de son histoire.
L’Alliance néo-flamande, premier parti au Parlement belge, a jugé insuffisantes les propositions du premier ministre pressenti et chef de file des socialistes francophones, Elio Di Rupo. « Avec la meilleure volonté du monde, je ne crois pas que des négociations sur la base de cette note peuvent mener à un succès », a déclaré Bart De Wever.
Réformes institutionnelles
Le président du Parti socialiste (PS), le principal parti côté francophone, avait mis lundi sur la table un programme gouvernemental de rigueur budgétaire et un projet de réforme institutionnelle, prévoyant un renforcement de l’autonomie des régions belges, pour répondre aux revendications des Flamands.
La crise politique belge est due à des divergences profondes sur l’avenir du pays, entre une Flandre qui réclame une autonomie poussée et des francophones inquiets d’un éclatement à terme du royaume.
Incapacité à former un gouvernement
La crise a éclaté en 2007 entre les deux grandes communautés nationales. Un palier a été franchi li y a un an déjà du fait de l’incapacité des partis à former un gouvernement après les élections anticipées du 13 juin 2010. Depuis, le pays est gouverné par un cabinet chargé d’expédier les « affaires courantes ». Avec ce « non » massif de la N-VA, la crise s’aggrave encore.
La situation linguistique est encore compliquée par un fossé droite-gauche grandissant en Belgique entre la Flandre au Nord et la Wallonie au Sud sur les questions économiques et sociales.