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Camille Claudel exposée à Bellinzone

Camille Claudel en 1884. musee-rodin.fr

Après la Hollande et la France, l'exposition consacrée à Camille Claudel fait halte à Bellinzone. Une exposition prestigieuse pour le chef-lieu tessinois.

Ce contenu a été publié le 23 février 2002 - 11:49

Le Kunstmuseum de Berne, il y a 17 ans, et la Fondation Gianadda de Martigny, il y a 12 ans, avaient accueilli Camille Claudel. Jusqu'au 28 avril, c'est au Musée d'art civique de Bellinzone, à la «Villa dei Cedri», d'accueillir 44 sculptures de la grande artiste française.

«Pour le Tessin et l'aire géographique lombarde, cette exposition est une première», constate le curateur, Matteo Bianchi. Le maire de la ville, Paolo Agustoni parle quant à lui d'«un grand honneur et d'une occasion unique pour les Tessinois et les Lombards d'admirer l'œuvre intense de Camille Claudel».

Les sculptures de cette exposition itinérante proviennent de collections privées. La plupart d'entre elles ont été prêtées par la petite-nièce de la sculptrice maudite, Reine-Marie Paris. Elle est l'auteur des deux catalogues consacrés à son illustre aïeule, en 1990 et 2000.

L'exposition est enrichie par huit sculptures d'Auguste Rodin, prêtées par la Fondation Singer à Laren (Hollande) et le Musée d'art moderne de Liège (Belgique). Parmi ces oeuvres, figure la «Tête d'esclave» (vers 1885), le visage d'un damné qui atteste la participation de Camille Claudel à la réalisation de la célèbre «Porte de l'enfer» de Rodin, maître et amant de la sculptrice.

Passion, isolement et folie

Camille Claudel est née le 8 décembre 1864 dans une famille bourgeoise. Elle est la sœur du poète et écrivain Paul Claudel. La vie de la belle Camille est marquée par le talent, la passion, l'isolement et la folie. Elle a son premier contact avec la sculpture à l'âge de 12 ans, grâce à la rencontre avec Alfred Boucher. Trois ans plus tard, la jeune fille «monte» à Paris où elle fait la connaissance de la sculptrice anglaise Jessie Lipscomb.

Vers 1882, sa vie professionnelle et privée amorce un tournant décisif grâce à la rencontre avec le grand Auguste Rodin, beaucoup plus âgé qu'elle. Elle en devient la muse, l'apprentie, la maîtresse et en 1888, elle s'installe chez lui.

La relation tourmentée avec Rodin dure une dizaine d'années, jusqu'en 1892. Un avortement et la certitude que son amant n'abandonnera jamais sa femme poussent Camille Claudel à quitter Auguste Rodin. Libérée de son influence, elle travaille seule et s'approche de l'«art nouveau».

L'internement jusqu'à la fin

Durant les premières années du 20ème siècle, son activité est intense. Malgré ses nombreux succès, dès 1912 la sculptrice s'isole toujours davantage. En 1913, après la mort de son père, elle sombre dans la folie et est internée. Elle ne sortira plus de l'asile de Montdevergues, où elle meurt le 19 octobre 1943.

En 1951, son frère Paul organise une première rétrospective de ses oeuvres au Musée Rodin. La vraie redécouverte de l'artiste a lieu en 1984 seulement avec une deuxième rétrospective, au Musée Rodin toujours.

Gemma d'Urso, Bellinzone

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