Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Bonjour! Au menu aujourd’hui, une plongée dans le passé, quand la démocratie suisse était inaccessible à de larges pans de la société: les femmes, mais aussi des groupes confessionnels entiers et les personnes les plus vulnérables. En 170 ans, le corps électoral s’est heureusement élargi mais cela ne s’est pas fait sans réticences.
Également dans notre sélection du jour: la hausse des cas de Covid-19 en Suisse, les projets d’avenir de la station de Zermatt et le lancement de la campagne de l’armée pour l’achat de nouveaux avions de combat.
Très bonne lecture,
À ses débuts au 19e siècle, la Suisse était une démocratie d’exclusion. Quiconque sortait du cadre économique et social défini par les personnes au pouvoir n’avait pas voix au chapitre.
Et cela concernait beaucoup de monde: non seulement les femmes, mais aussi les catholiques, les juifs, les athées, les indigents, les criminels, les vagabonds, les internés administratifs… La liste n’est pas exhaustive. A peine plus de 20% de la population totale était habilitée à voter.
Les élites bourgeoises au pouvoir ont déployé beaucoup d’énergie pour différer l’intégration des exclus. En les privant de droits politiques, le principal objectif était de mettre des bâtons dans les roues du Parti socialiste.
Cette discrimination s’est en partie prolongée jusqu’à la seconde moitié du 20e siècle. Il a fallu attendre 1971 pour que les femmes, mais aussi les personnes insolvables et celles qui avaient une condamnation à leur actif puissent participer à la vie politique.
- L’article et les graphiques de mes collègues Renat Kuenzi et Jonas Glatthard
- Les oubliés de la démocratie helvétique
- Le pouvoir du petit nombre
Les nouveaux cas de coronavirus repartent à la hausse en Suisse. Bien qu’ils soient très loin de ceux de ce printemps, les chiffres augmentent gentiment depuis le début de la semaine: 18 lundi, 22 mardi, 44 mercredi et 52 jeudi.
De nouveaux foyers de Covid-19 sont apparus dans plusieurs cantons. En Suisse romande, c’est le cas dans les cantons de Fribourg, du Valais, de Vaud et de Genève.
A ce stade, les spécialistes se disent plus vigilants qu’inquiets. Pour Virginie Masserey, cheffe de la Section Contrôle de l’infection et programme de vaccination à l’OFSP, interrogée par la RTS, cette hausse correspond à ce à quoi on pouvait s’attendre avec le déconfinement.
Cette situation implique réactivité et traçage efficace. Le plus important est de comprendre la chaîne de transmission et de l’interrompre, a indiqué à la RTS Matthias Egger, le chef du groupe de travail national dédié à la Covid-19.
Et en parlant de traçage, SwissCovid a été activée 570’000 fois depuis son lancement hier. Ce nombre est communiqué par l’Office fédéral de la statistique, qui va suivre au jour le jour les installations de l’application de tracing de la Confédération. Pour qu’elle puisse être efficace, le plus de monde possible devra être convaincu de son utilité.
- Coronavirus, la situation en Suisse – actualisé régulièrement avec les derniers développements
- Le suivi quotidienLien externe effectué par nos collègues de RTSinfo.ch
- L’interviewLien externe du chef de la task force Covid-19 Matthias Egger dans le 19h30 de la RTS
- SwissCovid, la «première application de masse respectueuse de la vie privée»
- Le suivi des installations de l’application SwissCovidLien externe par l’OFS
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À Zermatt, la pandémie de coronavirus a stoppé net une saison qui s’annonçait exceptionnelle. Les trois mois d’arrêt ont causé d’importantes pertes financières mais la station haut-valaisanne nichée au pied du Cervin veut désormais penser à l’après-Covid.
Les remontées mécaniques ont repris du service le 6 juin. Les détenteurs d’abonnements de ski journaliers ne seront pas remboursés, mais les cartes de plusieurs jours seront prolongées la prochaine saison. Les abonnements saisonniers ou annuels bénéficient d’un rabais.
Pour l’avenir, les acteurs locaux misent aussi beaucoup sur une nouvelle liaison avec l’Italie. A l’horizon fin 2021 – début 2022, les touristes pourront aller de Zermatt au Petit-Cervin puis jusqu’à Cervinia, sur le versant italien du Cervin.
Ce prolongement en fera l’un des plus longs domaines skiables au monde. Avec ce projet à 60 millions, l’espoir est de faire venir aussi des touristes qui ne skient pas.
- L’article de mon collègue Olivier Grivat
- Sans ses visiteurs étrangers, le tourisme suisse fait grise mine
- Covid-19: le jour où Zermatt a vu s’envoler ses touristes
L’armée suisse a lancé sa campagne pour l’achat de nouveaux avions de combat. La votation, qui portera uniquement sur le principe de l’achat de nouveaux jets, aura lieu le 27 septembre, six ans après le refus par les Suisses de l’achat de 22 avions de combat Gripen.
Les avions de combat actuels seront hors d’usage au plus tard vers 2030. Quatre jets ont été évalués pour les remplacer: le français Rafale (Dassault), l’européen Eurofighter (Airbus) et deux avions américains: le successeur du FA-18, le Super Hornet de Boeing, et le F-35A de Lockheed-Martin.
Coût annoncé de l’achat: 6 milliards de francs. La ministre de la Défense Viola Amherd est montée au créneau pour convaincre du bien-fondé de cet investissement. Il faut dire qu’elle joue son bilan avec ce dossier, écrit 24 Heures. Si elle veut espérer l’emporter, elle devra convaincre les femmes, les Romands et les centristes, analyse le journal vaudois.
Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), le PS et les Verts y voient un gaspillage. Ils ont déposé le 17 juin un référendum pour s’opposer à cette dépense «luxueuse» et «inutile».
- L’articleLien externe de nos collègues de RTSinfo
- Une armée plus petite, plus moderne, mais pas moins chère
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