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Une enseignante d école primaire se filme pour l école à distance.

Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous lectrices et lecteurs, de Suisse et du monde,

C’est Pauline, qui vous écrit depuis Neuchâtel. En plein cœur de l’été, on repart à l’école avec un coup de projecteur sur les écoles suisses à l’étranger, dont le quotidien a aussi été fortement chamboulé par le coronavirus.

Fermer les écoles, une mesure parmi d’autres décidées par le Conseil fédéral pour lutter contre la propagation de la pandémie en Suisse. Et bien selon une étude bernoise, ces mesures extraordinaires prises par les autorités suisses — et surtout le moment où elles ont été prises — ont permis de sauver des milliers de vies.

Dans cette sélection du 27 juillet, on vous parle aussi de géothermie profonde, une technologie qui suscite beaucoup de défiance dans les zones où elle pourrait être développée, et d’une particularité très suisse: la commune d’origine.

Excellente lecture,

Une enseignante d école primaire se filme pour l école à distance.
Une enseignante d’école primaire se filme pour l’école à distance. © Keystone / Christian Beutler

Les écoles suisses à l’étranger ont, elles aussi, dû faire face à la pandémie de Covid-19. Payantes, les 18 écoles suisses reconnues par la Confédération à travers le monde ont été mises sous pression pour assurer la continuité de l’enseignement, alors que les établissements scolaires fermaient dans le monde entier.


Il a fallu faire preuve de réactivité, surtout pour celles situées dans les pays les plus touchés. En Chine et en Italie par exemple, les fermetures d’écoles sont survenues de manière totalement imprévue et le passage à l’enseignement à distance a dû être très rapide, explique la directrice de l’association des écoles suisses de l’étranger, Barbara Sulzer Smith.

Ces écoles se retrouvent aujourd’hui en difficulté financière. Des parents ont demandé le remboursement de l’écolage, tandis que d’autres ne sont tout simplement plus capables de payer en raison des conséquences économiques de la crise. Barbara Sulzer Smith estime que les réinscriptions d’élèves pour la prochaine période ont diminué de 10% en moyenne.

Les écoles suisses à l’international ne sont pas seules à souffrir de la crise. Le sort des écoles françaises et allemandes dans le monde est également préoccupant. Un effet positif de ces fermetures forcées est toutefois relevé par les professionnels: elles leur auront sûrement permis de réaliser de grands progrès en matière de numérique et d’enseignement à distance.

La rue principale du village de Gruyères déserte, tous les commerces et restaurants fermés, pendant le semi-confinement.
La rue principale du village de Gruyères déserte, tous les commerces et restaurants fermés, pendant le semi-confinement. Keystone / Laurent Gillieron

Un confinement plus rapide aurait permis de sauver 1600 vies en Suisse. Attendre une semaine de plus, en revanche, aurait entraîné au moins 8000 décès supplémentaires liés à la Covid-19. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Université de Berne menée par l’épidémiologiste Christian Althaus — qui est aussi membre de la task force scientifique de la Confédération sur le coronavirus.


Les chercheurs ont élaboré un modèle de calcul qui permet d’évaluer le lien entre la date du confinement et ses effets sur le nombre de victimes. L’étude montre qu’un seul jour de confinement en moins aurait coûté 500 vies supplémentaires. Elle estime en revanche que si le Conseil fédéral avait pris la décision une semaine plus tôt, le pays ne compterait que 400 décès du virus.

Les mesures prises par le Conseil fédéral ont aussi permis de soulager le système hospitalier, qui n’a jamais été proche de la rupture. Mais si les mesures avaient été décrétées une semaine plus tard, plus de 1900 patients auraient eu besoin simultanément d’un lit dans une unité de soins intensifs. Le système de santé, et sa capacité maximale de 1275 lits, aurait été alors surchargé.

Christian Althaus estime que le Conseil fédéral est maintenant informé. «Notre modèle démontre qu’une réaction rapide permet de lutter efficacement contre la Covid-19», souligne l’épidémiologiste. Pour lui, ces nouveaux calculs prouvent que les autorités doivent réagir vite pour éviter une deuxième vague.

Une foreuse pour la géothermie sur un chantier genevois
Fin 2017, le jour du premier forage exploratoire à Satigny, dans le canton de Genève, dans le cadre du programme Geothermie 2020. © Keystone / Martial Trezzini

La géothermie profonde intéresse l’Office fédéral de l’Energie (OFEN), qui espère voir à l’avenir davantage d’énergies renouvelables produites en Suisse. Début juillet, l’OFEN a accordé plusieurs dizaines de millions de francs de crédits pour soutenir la prospection de sites de géothermie profonde, notamment dans les cantons de Genève et du Jura.


Cette technologie divise et inquiète les populations concernées, qui redoutent les risques sismiques. Dans la commune jurassienne fusionnée de Haute-Sorne, les opposants à la géothermie sont désormais majoritaires. Conscientes de cette hostilité, les autorités jurassiennes ont d’ailleurs fini par abandonner en avril un projet de forage.

Mais la Confédération, elle, continue de soutenir le projet. L’OFEN a même rallongé de 26 millions de francs l’enveloppe de 64 millions initialement dédiée à l’exploration. L’Office de l’énergie fait valoir que cette rallonge sera nécessaire pour augmenter la sécurité du site.

Les opposants voient dans cette rallonge un aveu que la géothermie présente un danger. Le canton du Jura assure pour l’heure ne pas vouloir revenir sur la fin du projet. La société Géo-Energie, quant à elle, ne cache pas son intention de poursuivre l’exploration du site en Haute-Sorne.

Un enfant brandit un drapeau suisse, le 1er août 2019.
Un enfant brandit un drapeau suisse, le 1er août 2019. © Keystone / Samuel Golay

La commune d’origine: une particularité tout helvétique, dont le Temps nous parle aujourd’hui dans le cadre d’une «semaine suisse». Il n’y a qu’en Suisse que les citoyens et citoyennes sont répertoriés selon leur «lieu d’origine», c’est-à-dire la commune d’où sont issus leurs ancêtres et leur patronyme.


On le sait peu, mais il est possible de changer de commune d’origine. «Moyennant quelques démarches administratives et des émoluments allant de 100 à 400 francs selon les cantons, on peut (…) acquérir un autre droit de cité, plus en accord avec son lieu de résidence et ses attachements», écrit le quotidien.

En l’absence de statistiques, impossible de dire combien de personnes sautent ce pas symbolique chaque année. Le canton de Fribourg évoque une dizaine de dossiers, Genève 130, tandis que le Valais parle d’une moyenne de 30 à 40 cas par an.

Pas si anodine, cette «naturalisation des Confédérés» suscite parfois de vives réactions dans l’entourage des personnes concernées. Certains voient dans ce geste une forme de trahison des origines et de la lignée familiale.


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