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Aujourd’hui en Suisse

Bonjour, Suisses d’ici et d’ailleurs,

Les hôpitaux suisses et les soignants tirent la sonnette d’alarme: le nombre de malades aux soins intensifs à cause de la pandémie de Covid-19 explose, plusieurs cantons arrivent à la limite de leurs capacités, en lits et en personnel. Un tri des patients devra être introduit si la situation ne s’améliore pas très rapidement.

Et une écrasante majorité des Suisses serait en faveur du mariage pour tous, mais également de l’adoption et de la PMA avec don de sperme pour les couples de même sexe, révèle un nouveau sondage.

Bonne lecture,

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Keystone / Jean-christophe Bott

Six cantons suisses figurent parmi les régions d’Europe avec le nombre le plus élevé de nouveaux cas de coronavirus par rapport à leur population. Genève est même en tête, suivi de Fribourg et du Valais.

La deuxième vague n’est toujours pas maîtrisée en Suisse et les conséquences commencent à être dramatiques: le nombre de décès a doublé en une semaine et plusieurs hôpitaux arrivent à saturation. Actuellement, le taux d’occupation des lits en soins intensifs dépasse 80% dans huit cantons, alors que beaucoup d’entre eux ont déjà pris des mesures pour augmenter les places disponibles.

Une trentaine de patients ont déjà dû être transférés de Suisse romande en Suisse alémanique ces derniers jours, car les hôpitaux n’ont plus que quelques places à disposition. Les médecins veulent éviter le trop-plein afin de ne pas devoir trier les patients en fonction de leurs meilleures chances de survie. Les directives pour accompagner le personnel soignant en cas de tri ont été élaborées au niveau national et leur mise en œuvre n’a pas encore été ordonnée.

Les hôpitaux tirent également la sonnette d’alarme au sujet de leur personnel: de nombreux soignants ont la Covid-19, sont en quarantaine ou en congé maladie pour cause de surmenage ou dépression. Une pénurie de collaborateurs est à craindre et plusieurs cantons ont déjà appelé en renforts retraités, chômeurs et soldats.

  • Notre article actualisé sur la situation de la pandémie en Suisse
  • Le point sur la saturation des soins intensifs
  • La progression du coronavirus est plus forte en Suisse, alors que les mesures sont moins contraignantes: comparaison chiffrée
usine à charbon
Keystone / Patrick Pleul

La Suisse n’en fait pas assez en matière d’investissements durables. La place financière helvétique mise davantage sur la production de pétrole et de charbon que sur les énergies renouvelables.

L’Office fédéral de l’environnement a invité les acteurs du marché financier suisse à faire analyser la comptabilité climatique de leur portefeuille. Au total, 179 établissements ont pris part à ce test de compatibilité climatique PACTA, dont des banques, des institutions de gestion d’actifs, des assurances et des caisses de pension.

Résultat: la place financière suisse investit aujourd’hui quatre fois plus dans des entreprises produisant de l’électricité à partir d’énergies fossiles, comme le charbon ou le gaz, que dans celles qui ont recours à des énergies renouvelables. Une enquête menée parallèlement au test montre que plus de deux tiers des participants déclarent suivre une stratégie climatique, mais plus de la moitié des établissements affirmant exclure le charbon détiennent encore des actions et des obligations d’entreprises actives dans ce secteur.

Des progrès ont été réalisés depuis le premier test en 2017, souligne l’Office fédéral de l’environnement. Ils ne suffisent toutefois pas pour que la Suisse joue un rôle de leader mondial dans le domaine des investissements durables. La finance helvétique ne s’est pas encore alignée sur les objectifs de l’Accord de Paris, qui visent une baisse drastique des émissions de CO2, un recours aux énergies renouvelables et aux technologies alternatives durables.

balles de fusil
© Keystone / Adrien Perritaz

La place financière suisse est également sous le feu des projecteurs pour son soutien à l’industrie de l’armement. Une initiative soumise au vote populaire le 29 novembre veut interdire tout investissement de la Banque nationale suisse, des fondations et institutions de prévoyance dans des producteurs de matériel de guerre.

L’idée est d’étendre le principe des investissements durables à un secteur supplémentaire, afin d’éviter que la Suisse neutre, humanitaire et œuvrant pour la paix ne soutienne indirectement les conflits armés. La loi suisse interdit déjà les investissements dans les armes «prohibées», telles que les bombes nucléaires, les armes chimiques ou les mines antipersonnel.

Si ce nouveau principe d’interdiction du financement des producteurs de matériel de guerre était accepté par une majorité du peuple et des cantons suisses, le pays deviendrait un pionnier en la matière. Seule la Norvège a des règles comparables pour la gestion de son fonds souverain, le plus important au monde.

Mais dans le secteur privé, de nombreuses banques, caisses de pension et fondations ont déjà décidé de se baser sur des principes éthiques pour investir. En Allemagne par exemple, la UmweltBank exclut le financement d’entreprises qui pratiqueraient «toute forme de comportement contribuant à la détérioration de la qualité de vie des hommes et des animaux et/ou préjudiciable à la conservation de la nature». Le domaine militaire est lui aussi explicitement exclu. Verdict le 29 novembre dans les urnes.

  • Notre comparaison internationale des pays et instituts qui ont déjà décidé de ne plus financer l’armement
  • Décryptage pour bien comprendre l’origine et les enjeux de la votation du 29 novembre sur le commerce de guerre
  • Notre analyse sur l’indépendance de la Banque nationale suisse en cas d’interdiction des investissements dans l’armement
gâteau de mariage
Keystone / A2955/_wolfgang Kumm

82% des Suisses seraient favorables au mariage pour tous, d’après un sondage de l’institut gfs-Zurich. De quoi mettre la pression sur le Parlement, actuellement en train d’examiner le projet de loi.

Le sondage commandé par la Fédération suisse des hommes gays et bis (PinkCross) et l’Organisation suisse des lesbiennes (LOS) montre que le soutien au mariage pour tous connaît peu de variations en fonction de l’âge, du sexe, ou de la provenance géographique. Les personnes interrogées sont aussi 72% à vouloir donner l’accès à la procédure d’adoption aux couples de même sexe et 70% en faveur de la PMA par don de sperme pour les couples de femmes.

En revanche, on observe une sensibilité différente en fonction des sympathies politiques: les électeurs du Parti socialiste et des Verts (gauche) soutiennent le mariage pour tous à 95%, contre 62% auprès des électeurs de l’Union démocratique du centre (droite conservatrice). Un chiffre qui contraste tout de même avec la position des parlementaires de l’Union démocratique du centre, majoritairement opposés au projet.

PinkCross et LOS espèrent que ce plébiscite de la population sera entendu par les parlementaires. En juin dernier, la Chambre basse s’est exprimée à une nette majorité en faveur du mariage pour les couples homosexuels et de l’accès au don de sperme pour les couples lesbiens. Mais les associations craignent que la Chambre haute ne retarde la mise en œuvre du projet en exigeant de nouvelles expertises juridiques.

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Modéré par: Emilie Ridard

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De l’article Entre égalité et traditions, les Suisses décideront de l’avenir du mariage

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